[E-C1] Les tribunes

Une mosaique de milieux sociaux. Une fresque du monde. C'est ainsi qu'on aurait pu décrire les tribunes de l'arène de Konoha en cet instant. Dispersés de part et d'autre des gradins, des gens de toutes conditions sociales et de tous milieux s'entassaient, à l'affut du moindre mouvement sur l'étendue terreuse centrale. Des grands seigneurs aux petits chefs de villages en passant par de simples habitants en mal de distraction, tout le monde semblait avoir fait le déplacement pour cet évènement.

Les ninjas n'étaient pas non plus en reste, plus ici pour profiter du spectacle que pour assurer la sécurité.

Un murmure général mélant approbation et excitation parcourait les tribunes, et rien, semblait-il, n'aurait pu troubler cette atmosphère si propre aux selections finales d'examens. (uh uh)



Les tribunes- pour tout disqualifié ou autre ninja désirant faire un peu de RP concernant l'examen, c'est ici!

Ryo courait a vive allure depuis maintenant 20 minutes. Ce matin là, il s'était réveillé en sursaut. Un sursaut qu'on aurait pu espérer salvateur, car le genin dormait comme une souche. Mais il arriva bien tard, et ne sauva pas Ryo de l'inévitable: il était franchement à la bourre et allait rater le départ des match du tournoi chuunin si il ne se grouillait pas de rejoindre l'arène.

Il dévala l'escalier menant au séjour et sortis du salon en trombe, avec pour seul objectif de gagner l'arène au plus vite. Sasuke allait se battre, et bien d'autres aussi, et il était hors de question pour lui de rater pareille confrontation! Emporté par son élan, il ne pu s'arreter a temps lorsqu'il croisa son frère ainé, un paquet long et fin au bras, qui semblait revenir de la forge.

Le choc fut rude et Ryo fut projeté au sol. La main sur son crane endoloris, il ne savait même plus ou il était. Son grand frère n'avait même pas bougé sous le choc de l'impact. Il n'était pas Juunin pour rien. Le verbe du jeune Kasumi ne tarda pas à reprendre du service

"Mais ça va pas la tête de stopper les gens comme ça???!" s'exclama Ryo, la vue encore trouble

"Tss, te connaissant tu aurais bien fini par te vautrer quelque part, de toute manière" rétorqua le frangin, un regard dépité vers son cadet.

Ryo se releva et se contenta d'un "j'ai pas le temps de t'écouter frimer, j'ai un tournoi a matter!" en beuglant.

"Un tournoi?"
L'ainé sembla établir un lien de causalité a vive allure. Ses yeux témoignaient de sa réflexion.

"Godaime Hokage y assiste, non? Tu pourrais lui apporter ceci?" demanda-t-il a Ryo en lui désignant le paquet qui lui faisait office de fardeau.

Ryo eut un regard inquisiteur envers l'objet, mais de toute évidence, il avait son importance, et par conséquent, celui qui en devenait le porteur aussi...

"Files moi ça, je suis en retard!" lacha le jeune Kasumi en s'emparant du paquet avant de filer vers l'arène.

Il couru a en perdre haleine, mais bientot les contours rondelets de l'arène se dessinaient devant lui. Soulagé de constater que le brouhaha pré-combat de la foule lui parvenait aux oreilles, il redoubla d'effort. Sa première mission était de rejoindre Tsunade, qui se trouvait certainement dans la loge officiel, au dernier étage... bien entendu!

La langue pendante, Ryo entama son ascension avalant les marches 4 a 4. Il imaginait déja la tête de la Godaime devant son essouflement prononcé et son visage dégoulinant de sueur lorsqu'une fois de plus, il percuta quelqu'un de plein fouet.

"Mais c'est une manie chez les gens de ce village de se prendre pour des murs?!!" beugla le Kasumi, sans même voir qui, une fois encore, avait osé le projeté a terre.

Le paquet qu'il tenait avait glissé sur le sol au pied de l'étranger...Ou plutot l'étrangère...

Un avorton. Un petit microbe qui venait déposer son immonde substance parasite sur sa robe. Satsuki regarda avec dédain la créature qui s'était lamentablement ramassée devant ses yeux perçants.

Un gamin pressé et insolent, à la verbe prononcée. Un cumul de bien des choses qu'elle ne supportait que très légèrement. Exaspérée par l'attitude de ce morveux, elle jetta un regard posé à son guide, qui n'était qu'a quelques pas derrière elle.

"Que fais-t-on de lui? Les témoins occulaires sont plutot génant, on pourrait lui en oter les globes?" demanda l'ex-akatsukienne avec malice.

Sa longue chevelure éclatante semblait resplendissante, en dépit du peu de lumière qui filtrait dans ce couloir obscur. A quelques mètres seulement, se trouvait l'accès à la loge officielle. Si près, et pourtant si innaccessible pour le jeune Kasumi...

"Ces yeux là ne nous seraient d'aucune utilité une fois extirpé de leurs orifices" déclara la voix sombre et calme de Shaolan.

Il fit quelques pas, dévoilant enfin sa présence au genin a moitié assomé. En dépit de l'état second dans lequel il était plongé, le cerveau de Ryo ne fit qu'un tour, son coeur aussi. Jamais il n'aurait pu oublier le regard glacial de l'homme qui l'avait contraint a attaquer son meilleur ami sans retenue. Comment aurait-il pu oublier ce visage ou l'indifférence cotoyait la méchanceté avec tant de naturel?

Shaolan fit quelques pas vers le genin, qui semblait tétanisé par la peur. Il semblait avoir conscience que le moindre mouvement provoquerait sa mort. Comme quoi, il n'était pas plongé dans l'ignorance la plus totale...

Le fils de l'entropie lacha un sourire. Une aubaine. Avec ce genre de moyen de pression, il s'assurait de la coopération de Godaime Hokage.

"Ce gamin a bien plus de valeur en un seul morceau."

"Tu sais, de nos jours, le marché noir fait des miracles..." répondit Satsuki, dont la noirceur avait atteint son paroxysme ces dernières semaines.

Il n'était plus question de jouer un double jeu. Il n'était plus question de travailler pour une organisation qui désirait plus que tout le monstre qui était en elle, ni pour un village qui lui avait tout pris. Sa vie, a présent, c'était Shaolan. Il avait su lui donner une raison de vivre, de continuer a se lever chaque jour. Une utilité. Elle servait à présent un dessein bien plus noble que Suijinheki n'en servirait jamais. Elle était l'Oméga de toute vie, l'annonciatrice d'une nouvelle ère qui ne viendrait qu'avec la destruction totale de celle ci. Elle était l'outil de cette destruction. Pour la première fois de sa vie, elle semblait comprendre pourquoi le destin avait choisit de placer en elle autant de pouvoir. Ce qui était jadis un monstre devenait une bénédiction.


Un sourire narquois au bord des lèvres, elle se pencha près de Ryo. Le teint de ce dernier avait atteint une lividité cadavérique.

"Allons, allons, n'anticipes pas. Ce n'est pas drole si tu fais déja le mort." déclara-t-elle d'une voix doucereuse, caressant du doigt la joue dégoulinante d'une sueur froide du Kasumi.

Elle observa son mentor d'un regard interrogateur, et il se contenta d'hocher la tête silencieusement en signe d'approbation. Tous deux parvenaient a une entente mutuelle qui se dispensait de mots.

D'un geste si rapide que Ryo ne parvint même pas a en distinguer les étapes, elle s'empara d'un kunai et lui entailla profondemment le bras. Le sang gicla en abondance, couvrant les dalles du couloirs d'une marée pourpre qui ne cessait de s'étendre.

*Ce type...*

Un arret cardiaque. Ryo n'en avait jamais eu, mais cela devait certainement ressembler à ça. Jamais de toute sa vie il n'avait ressentit un pareil cocktail d'émotions négatives. Tiraillé entre la peur, l'envie de vomir, le désir de fuir et la colère qu'il éprouvait à l'égard de son tortionnaire, il ne pouvait que rester sur le sol, le visage pétrifié, incapable du moindre mouvement.

Sa respiration se fit plus haletante encore, et son coeur cognait douloureusement contre sa poitrine. Il avait l'impression de faire face à la mort en personne. Enfin, faire face, c'était vite dit. Pour l'instant tout ce qu'il faisait c'était subir. Subir ses propres démons, ces émotions vicelardes qui s'insinuent en vous et qui avant même que vous n'en ayez conscience vous réduisent à l'état larvaire.

Les doigts crispés sur le dallage, Ryo tenta de regagner son calme et de réfléchir. Il n'était qu'a quelques mètres de la porte menant a la loge officielle...il lui aurait suffit de crier...si la loge n'était pas si grande, Tsunade pas sur la terasse et si la foule ne hurlait pas déja de délire.



Cette évidence le foudroya, et son teint se fit livide. Tout ce qu'il pouvait tenter de faire c'était mourir dignement. La main tremblante, il remarqua alors le geste vif de la femme aux courbes élégantes et au visage d'ange, ce qui ne pouvait pas plus mal lui aller. Elle entailla profondemment son avant bras gauche avant même qu'il ait eu le temps de comprendre.

Le sang se mit a dégouliner sur le sol, et à toute la palette d'émotions noires qui résonnait déja au sein de chaque cellule de son corps vint s'ajouter la douleur. Une douleur salvatrice, qui sembla chasser de son aura de noirceur tous les autres maux. Ryo sentit peu a peu ses membres regagner leur mobilité, perdre de leur tremblement. Son souffle était toujours court et son coeur battait encore a tout rompre, laissant une gerbe de sang gicler a des intervalles réguliers, mais il redevenait maitre de son corps.

Sans plus réfléchir une seconde, il dégagea sa main de l'emprise de la démone et dégaina son katana tout en effectuant un mouvement de recul.

Un ricanement s'éleva de la bouche de Satsuki devant tant de fougue.


"Si seulement tu mettais autant d'ardeur a réfléchir, tu comprendrais que c'est inutile."

Sa verbe n'était que poison, et la délectation qu'elle prenait à voir ce jeune homme ardent défendre sa vie inutilement n'avait pas d'égale.
A ses côtés, Shaolan se contenta de se baisser et de caresser le sol maculé de sang du bout de ses doigts.
Mais le spectacle qui se déroulait devant ses yeux la distrayait plus que tout autre, et elle était bien trop occupée à ne pas en manquer une miette pour porter son attention sur son supérieur. Elle croisa le regard de Ryo et y lu une flamme de fureur de vivre.

"Tu es fougueux. J'aime les hommes fougueux. D'ordinaire je les chevauche comme des poneys. Mais tu n'es pas un homme. Tu n'es qu'un gamin et ce que tu as entre les jambes ne t'apportera ni salut ni réconfort..."

Chacun de ses mots semblait susurré avec un plaisir malsain, caressant les oreilles du genin en un souffle de malveillance. Ce dernier ne tarda pas a riposter. De toute manière il n'avait plus vraiment d'autre échappatoire. Son salut se trouvait dans la loge, et s'il ne pouvait l'atteindre, alors il mourrait. Mais il lui fallait créer une ouverture dans ce couloir etroit, confiné, et malheureusement désert...

Levant son Katana dignement, Ryo fondit vers Satsuki, prêt à lui fendre le crane en deux. Une fois scindée en deux bout, la fille de l'entropie aurait témoigné de beaucoup moins de résistance.

Quoi que ce ne fut pas sa résistance qui frappa le genin, mais plutot la totale inexistence de cette dernière. Le Katana n'était plus qu'a quelques centimètres du haut du crane de Satsuki que cette dernière ne bougeait pas, ne daignant même pas sciller. Les bras ballant le long du corps, elle semblait attendre ce coup avec délice, persuadée qu'il était incapable de l'atteindre.



Le katana se figea à 3 centimètres du crane de la jolie demoiselle, comme confronté a une barrière invisible qui lui était infranchissable. Ryo n'affichait pas la moindre stupeur. Son regard était vide.

La main tendue vers Ryo, les doigts crispé, un kanji dessiné en lettres de sang sur la paume, Shaolan semblait des plus concentrés.

Lentement, Ryo abaissa son katana. Il avait perdu toute volonté propre, et son corps ne lui appartenait plus. Parmis tous les arts de contrôle que maitrisait Shaolan. Celui du sang était sans nul doute le plus puissant et le plus radical, bien que gourmand en chakra.

Satsuki laissa échapper un ricanement, puis se glissa derrière Ryo, son kunai toujours à la main. Un otage quasi-volontaire, ça ne se refusait pas. Avec une vie désormais entre ses mains, au sens le plus littéral du terme, Shaolan se tourna et prit la direction de la loge officielle.

Il était plus que jamais temps de rendre une visite a Godaime Hokage...

[désolé plus d'inspi T_T batteries a plat!]

Une ovation. Signe d’un triomphe précoce où de l’enthousiasme croissant face à une rencontre tant attendue ? Au pied des tribunes se tenait de combattants hors normes. L’affrontement dégageait une tension extrême, et ce que je pu y voir ne pu que me faire froncer les sourcils. Le sceau d’Orochimaru… Une monstruosité sans borne qui ne semblait pas encore montrer sa véritable nature.

Mais voir un membre de renom des rangs de Konoha arborer une telle malédiction n’avait rien de bon, notamment lorsqu’un ninja du Son affichait lui-même son « don » obscur, ne laissant aucun doute quand à la provenance d’un tel phénomène. Sasuke ne devait pas faire usage du sceau. Je lui avais déjà dit, une seule fois que j’avais estimé suffisante. Mais il semblerait que j’avais surestimé la raison du Uchiwa.

Si Orochimaru avait bien des torts, il ne se trompait pas sur un point : le cœur de Sasuke était avide de vengeance et de soif de pouvoir. L’héritier du clan maudit devait se rendre compte que l’origine du pouvoir comptait tout autant que son étendue…

Las d’un tel spectacle, je m’excusais brièvement auprès du Raikage, en un signe de tête entendu, avant de quitter le balcon, gagnant la succursale qui séparait la tribune officielle du couloir. La porte manqua de faire les frais du soubresaut de colère qui montait en moi. Mais plus que de la rage, c’est de l’inquiétude que je pouvais ressentir, pour une raison que j’ignorai moi-même. Je m’engageais dans le couloir, prenant la direction des escaliers, lorsqu’une rencontre fortuite mis fin à mes états d’âme. Une rencontre qui scellerait le destin du monde, fait que j’ignorais alors.



Devant moi se tenait trois Shinobi. L’un d’entre eux n’était autre que Ryo, le regard vide, dont la jugulaire était en contact direct avec la lame d’un kunai tenu par une jeune femme au regard de braise. Sa longue chevelure ondulait jusqu’au creux de ses reins, et son regard narquois n’annonçait rien de bon. Mais bien plus que ces deux protagonistes, ce fut le troisième qui hérita de toute mon attention. Grand, le regard noir et sombre de ceux qui ont connu toutes les afflictions, il se tenait devant moi. Le symbole brodé sur son accoutrement ne laissait aucun doute quand à son identité. Il était l’un des fils de l’Entropie…

Ma première pensée fut d’engager un combat. On ne parlementait pas avec ce genre de malades. Au cœur de Konoha, avec toute une garde de Shinobi postée aux alentours, ils n’avaient aucune chance. Mais Ryo risquait gros dans un affrontement, il n’était visiblement pas en mesure de se protéger lui-même, et la pointe du kunai menaçait déjà de perforer sa chair et de répandre son sang…

Le risque était grand. Peut-être trop. Peut-être devais je prêter attention à ce qu’ils avaient à me dire.

« Que voulez vous ? »

Le ton froid, l’attitude glaciale et la faiblesse du vocabulaire témoigné n’accentuait que plus encore le mépris qui était de mise entre ce que nous représentions. D’un côté, la représentante de la volonté du feu, de la foi en les générations futures et de toutes ces valeurs que je chérissais. De l’autre, des partisans du chaos qui ne désiraient que semer plus de destruction encore…

Au dehors, une ovation de la foule annonça la fin du combat. Je devais faire vite. Mais de toute évidence…le dialogue risquait de tourner court.

La ponctualité de Godaime était appréciable. Son bon sens aussi. Shaolan n’aurait pas à user de force…Du moins pas de force physique. A en juger par le ton sec de Godaime, elle voulait vite en découdre, et ses bonnes intentions ne pouvaient pas mieux tomber. Le regard hésitant qu’elle avait eu à la vue de l’un de ses protégés captifs l’avait trahi. Elle n’était pas disposée à mettre en péril la vie du gamin. A présent, Shaolan avait toutes les cartes en main… Il lui restait encore à les jouer habilement afin d’obtenir ce qu’il était venu chercher…

« On ne s’encombre plus des bonnes manières au village de la feuille. Voilà qui nous fera gagner du temps. Je ne suis pas ici pour provoquer un désastre où démontrer les lacunes de votre « sécurité » aux yeux des quelques seigneurs qui peuplent les tribunes…»

Chacun de ses mots était choisit sciemment afin de faire comprendre à la 5eme Hokage qu’un combat n’était dans l’intérêt de personne. Si un tel phénomène se produisait, les victimes seraient nombreuses, particulièrement du côté du village de la feuille. Et c’était sans compter sur le mauvais impact que provoquerait une attaque dévastatrice sous le nez des dirigeants importants présent aujourd’hui. Une occasion en or telle que celle-ci de faire chanter un chef de village ne se refusait pas. L’examen chuunin était vraiment un enjeu exceptionnel.

Shaolan fixait son interlocutrice avec attention. Son regard perçant ne laissait rien paraître, pas même l’objectif tout juste masqué de ses prochaines paroles : faire monter la psychose et la paranoïa.

« Le monde change, que vous le vouliez ou non, Godaime. Orochimaru s’est déjà mis en tête de raser votre village une fois pour toute. Ses intérêts…entrent en conflit avec les nôtres. Aujourd’hui, vous pouvez épargner des centaines de vie. N’est ce pas votre rôle, en tant que Kage, de préserver ces vies qui vont sont chères ? Pour cela, il vous suffira de verser un peu de votre sang. Quelques gouttes de votre précieux sang suffiront à en contenir des flots entiers, à commencer par le sien…»

Il désigna Ryo du regard, conscient de marquer un point décisif.

"J’ai confiance en votre sagesse éclairée, vous n’avez que trop vécu l’enfer d’un champ de bataille pour refuser une telle offre… Est-il utile de vous préciser que tout refus entraînera un premier bain de sang, ici même ? Ma collaboratrice ici présente fut trop souvent utilisée comme une arme pour changer de vocation…»


Finir sur une menace après une telle proposition n’était pas la manière la plus efficace de conclure un marché, mais il était impératif de rappeler à Tsunade qu’elle n’avait nullement le choix…

Bingo.
Voilà qu’il me prenait pour une abrutie finie. Il devait avoir conscience que ses faux airs de chevalier volant au secours de la paix contrastaient salement avec sa dégaine d’entropiste fini maniacodépressif. Il ne pouvait croire sincèrement que j’adhèrerai à son attitude « j’apporte la paix ». Faire autant de chemin pour filer un coup de main au maintient de l’ordre, ce n’était vraiment pas le genre de la maison. Sa demande me surpris d’autant plus qu’elle me concernait directement. Mon sang ? Que pouvait-il bien foutre de mon sang ? Méfiante, je ne pouvais que garder en tête qu’avec celui de quelques malheureux, les fils de l’entropie avaient déjà mis une fois le monde au bord du gouffre…

Mais ils leur avait alors fallut des préparatifs éreintants et de nombreux captifs à sacrifier…Leurs projets n’étaient donc pas les mêmes en cet instant.

Mais vu l’ampleur que prenait chacune de leurs décisions, je ne pouvais décemment pas me permettre d’y participer de mon plein grès. Exaucer leurs vœux, c’était signer l’arrêt de mort de milliers de gens…

Cependant… (oui, il y a souvent un cependant dans les situations délicates…) la menace était déjà bien réelle, et a double tranchant. Devant mon éventuel refus, ils mettraient à sac les tribunes, et nombre de hauts représentants y siégeaient actuellement, tenant d’une main de fer leurs petits bouts de terre afin d’éviter guerres civiles sur guerres civiles… Leur disparition serait tout aussi néfaste, et à bien y réfléchir, les fils de l’Entropie trouveraient de toute manière toujours un moyen de plonger le monde dans le chaos, avec où sans ma contribution. Ces types là ne s’arrêteraient pas avant d’être morts et enterrés… La réelle question était : pouvais je mettre fin à leur folie en cet instant précis, avec des dizaines de seigneurs et de ninjas ennemis pris entre les feux ? Raisonnablement, non. Si combat il y avait, il déborderait forcement sur l’examen, et dieu sait si de nombreux ninjas présents, à commencé par ceux d’Orochimaru, sauteraient immédiatement sur l’occasion pour faire tourner le combat à leur avantage… Se battre maintenant, c’était mettre en péril la sécurité du village.
Que me restait-il ? Des négociations ? Ces types là n’étaient pas vraiment férus d’un sens des affaires prononcé…

Que se passerait-il si je leur donnais ce qu’ils étaient venus chercher ? Dans l’immédiat, certainement rien…par la suite…un désastre. Mais nous aurions toujours un certain délai afin de manœuvrer et de les empêcher d’accomplir leurs desseins. Le tout était de savoir ce qu’ils voulaient faire de mon sang…

Je n’avais d’autre choix que de tenter d’en apprendre plus concernant l’usage qu’ils voulaient en faire avant de leur donner ce qu’ils étaient venu chercher…

« Le sang n’a aucun intérêt une fois oté du corps. Il sèche, se décompose, et perd toute utilité. C’est peu commun, comme monnaie d’échange. »

« La valeur est une chose très relative. Certains s’attachent à des principes, d’autres à de l’argent. Un terme bien vague pour designer une infinité de choses. Seul ce qui est utile à de la valeur à mes yeux. Votre sang a de la valeur car il m’est utile, Godaime, utile à enrayer un fléau qui me nargue depuis trop longtemps. »

Les dernières paroles laissaient planer le doute quand au « fléau » dont il était question. Le contexte aurait pu laisser croire qu’il s’agissait des agissements d’Orochimaru, mais Shaolan jouait avec les termes qu’il employait, se délectant du double sens qu’ils prenaient alors qu’ils effleuraient ses lèvres pour se répandre dans l’air tel un venin.

La véritable maladie, la peste qui menaçait ses projets, l’épine dans son pied, c’était la solidarité avec laquelle les villages travaillaient de concert pour mettre fin à son utopie. Si ces stupides shinobis croyaient pouvoir enrayer l’inévitable, ils n’avaient pas encore comprit l’essence même de la vie : tout est chaos. Le chaos emmène la mort, la vie, il est l’ingrédient du changement. L’ordre établit plonge le monde en une stase qui l’étouffe et entraîne sa putréfaction… Seul le chaos le plus total et le plus virulent pourrait encore remettre l’humanité dans le droit chemin.

« La volonté n’a plus de prix, de nos jours, et vous en avez à revendre. Aussi il m’est venu l’idée de vous l’emprunter. De votre sang bouillant découle votre volonté, je la ferai mienne. Un outil parmi tant d’autre pour venir à bout du serpent qui vous a jadis servit de compagnon d’arme.»

Shaolan ne tenta même pas de réprimer le sourire qui vint étirer ses lèvres. En temps et en heure, Tsunade comprendrait certainement toute la portée de ses propos. D’ici là, il pouvait déjà lire sa victoire dans les yeux pétillants de cette femme d’expérience…

Cela paraissait tellement absurde. Un ennemi venu d’aussi loin qui certifiait vouloir me débarrasser d’un ennemi plus proche et plus vicieux… Quoi que, niveau rhétorique empoisonnée, les deux semblaient se valoir, même si à bien des égards le fils de l’Entropie opérait avec bien plus de charme que Grima langue de serpent. Son âme torturée pouvait parfois s’apercevoir dans la prunelle de ses yeux, entre deux regards sournois.

Pas plus informée, certaine que les propos de l’entropiste étaient lourds de sens, un sens qui me serait dévoilé après quelques recherches acharnées, je me fis violence, capitulant pour cette fois. Plus vite nous serions débarrassé de ces deux là…plus vite ils reviendraient à la charge. Certes. Mais nous serions prêt à les accueillir. D’un geste vif, je sorti un kunai. Le mouvement brusque provoqua un tressaillement de la part de la jeune femme, qui ne manqua pas d’enfoncer de manière instinctive la pointe de son arme dans le cou de Ryo. Une perle de sang suinta le long de sa peau, ne semblant pas arracher la moindre émotion au jeune génin. Le regard de ce dernier semblait toujours désespérément vide, il n’était plus qu’un pantin de chair.

Il était grand temps de mettre fin à cette mascarade.

Mon pouls s’accéléra légèrement, pulsant mollement comparé au rythme frénétique qu’il adoptait du temps de mon hémophobie. Même si cette peur maladive s’était calmée depuis mon sursaut de volonté à ce sujet, des lacunes persistaient… La vue du sang restait toujours une chose particulièrement désagréable à mes yeux. Mais par fierté ou défi, je ne peux vraiment me fixer, je scrutais avec arrogance le visage de mon interlocuteur, m’entaillant le creux de la main sans le quitter des yeux. En plus d’une incompréhension béante, le mépris, déjà présent, se fit plus fort, et alors que le sang dégoulinait entre mes doigts, éclaboussant le sol en un clipotis répugnant, je balayais alors l’air de ma main entaillée, faisant gicler l’hémoglobine au visage de l’entropiste. La femme à la lueur de démence dans les yeux qui menaçait toujours Ryo laissa échappé un grand rire, tandis que Shaolan restait impassible. Sur le moment, son calme et sa mesure me rendaient presque admirative. Une estime déplacée. En effet, il n’y avait aucun doute à ce sujet. S’il tolérait un tel manque de diplomatie de ma part, c’est que la réjouissance qu’il éprouvait à me voir ainsi offrir mon sang était d’une supériorité écrasante vis-à-vis de son ego froissé. Un fait qui ne présageait rien de bon.

Comble du mauvais pressentiment, il sorti un mouchoir avec lequel il s’essuya le visage, lâchant un sourire sans me quitter des yeux. Avec soin, il plia le mouchoir en un bout de tissu carré, qu’il m’envoya. Je le récupérai de ma main poisseuse et pourpre, le tenant suffisamment de temps pour qu’il vire cramoisi, avant de le lui rendre d’un même geste laxiste.

« Disparaissez.»

Sans mot dire, il glissa le mouchoir sous sa veste, dans une poche interne non apparente, et tourna les talons, comme si je ne représentais absolument aucune menace…
Je serai les poings, presque tremblante de rage devant une constatation agaçante: Pour l’heure, il avait parfaitement raison…
Le flot de sang se fit bientôt inexistant. Sans même m’en rendre compte, une sorte de rite devenu machinal après toutes ces années et tous ces combats menés, la plaie se refermait par l’action d’un chiyute localisé au creux de ma main. Les tissus se réparèrent et se solidarisèrent de nouveau, formant un épiderme sain et structuré, tandis que le derme inférieur cicatrisait à son tour, à l’abri des infections.

Le départ de la douleur survint en même temps que celui des plaies : celle de ma main, et les deux autres plaies de nature différente qui venait de disparaître au bout du couloir, quittant mon champ de vision. Ryo s’évanouit alors sur le sol en un bruit sourd, et j’étais tellement préoccupée par toutes les pensées qui se bousculaient dans ma tête que je ne le calculais qu’après de longues secondes. Une rapide analyse m’indiqua qu’il était hors de danger, en dépit de l’énorme bosse qui ornait à présent son lobe occipital.

Heureusement, le Kasumi avait la tête dure.
Une ovation venue des arènes m’indiqua qu’un autre combat avait prit fin.

*Sasuke…*

Mais le Uchiwa n’était à présent plus que le cadet de mes soucis. Pourtant hésitante, j’errai dans les couloirs…avant de tourner les talons, composant quelques signes avant de réaliser 3 clones.

L’un irait à la bibliothèque, le second à mon bureau et le troisième chez moi. Seuls ses trois endroits contenaient des ouvrages susceptibles de me renseigner.
En proie a un soubresaut du sens du devoir, je renonçais à aller voir le Uchiwa, préférant conduire Ryo à l’infirmerie puis regagner ma place au sein de la tribune officielle, plongée néanmoins dans mes pensées.

(J'arrive à peu près à écrire! MIRACLE!!)

Voyant le Uzumaki se lever, pensif, et quitter l'arène, Lee fut inquiet à son sujet. Il était vrai qu'il était un peu en colère car il s'agissait de Sasuke Uchiwa, le responsable de leur échec cuisant pendant cet Examen Chûunin qui en sortait vainqueur et qui devenait même Juunin! Il était déçu de ne pas pouvoir s'être montré convaincant et de résister à une seule et unique attaque Katon de l'Uchiwa. Il se leva, s'excusa auprès de Drack et s'en alla vers son camarade qui était dehors, non loin de l'arène. Il sourit au moment où il vit le Uzumaki et s'approcha de lui doucement, en évitant de faire du bruit avec ses poids qu'il tenait entre ses bras et qu'il posa sur un banc. Il posa ensuite sa main sur l'épaule de l'Uzumaki qui réagit immédiatement en se retournant.

- Ca va, Naruto-san? fit-il en souriant légèrement et en parlant avec une voix douce qui ne brusqua pas trop le Uzumaki qui souria aussi en hochant de la tête comme Lee le faisait généralement.

- Ca va, Lee, ca va... Répondit-il en s'en allant vers un banc qui se trouvait non loin en se trainant les jambes. Il s'assit doucement, et fit signe de la main à Lee pour qu'il vienne. Ce dernier hocha de la tête comme Naruto l'avait fait.

- Ha ha! Tu ne changera jamais, mon vieux...

- Tu m'étonnes! Je suis bien comme je suis, et je ne vois pas pourquoi je changerais! Je vais pas me mettre à me balader avec une chemise blanche provocatrice pour montrer mon corps soi-disant sensuel et avec un lacet violet et une jupe bleue!! (Ref. Tenue Sasuke NG) Fit-il en grimaçant la tête de l'Uchiwa et en ricanant.

- Toi, t'es spécial!

- Mais toi aussi, Naruto-san! Répliqua-t-il en ne comprenant pas pourquoi il disait cela...

- Mais...Moi, je suis...

- Tu es Naruto Uzumaki! Voilà ce que tu es!! Alors ne te préoccupe pas de ce que disent les autres, et contente-toi d'être toi-même!!! Sinon, tu ne sera jamais ce que tu veux être!! Alors maintenant, dépêche-toi! On va récupérer Drack, retrouver not' Senseï, et on va s'entraîner!! Le prochanin examen Chûunin n'est dans pas très longtemps!! Répliqua-t-il immédiatement. Alors? On y va, Oui ou Non? J'ai pas ton temps! Termina-t-il en souriant avant de lui faire une petite tape dans le dos et de partir en avance, car il pensarait que cela lui donnerait du style...

Mais il se stoppa et fit avant de repartir:

Les Prochains Chûunins, on en fera parti! Je te le promets!! Avec la pose "Nice Guy!" ^^