[Version BETA]Okuri Amon, The Crimson Thunder

Les changements ont été plutôt radicaux pour l’ancien ninja de Konoha, mais est-ce réellement difficile à comprendre? En l’espace d’un instant, sa vie lui a été enlevée : sans village, sans parenté et sans femme à séduire, son futur était des plus incertains. Vous l’appelerez peut-être un traître? N’ayez crainte, il ne le cache aucunement…

Sa tête était son bouclier, et cela n’a guère changé. Ce qui lui déplaît le plus en ce monde, c’est que les informations le concernant ne soit pas son secret à lui seul. Sa façon de se battre? Oh non! N’importe quel adversaire possédant ne serait-ce qu’un bout de cervelle pourrait établir un plan pour le battre… Ses habitudes de vie? Le tuer par surprise en l’empoisonnant ou le poignardant serait trop facile… Sa couleur préférée? Aucun risque réel, mais il ne vous la dira certainement pas. On ne sait jamais ce qui peut arriver… Plusieurs diront qu’il souffre d’une paranoïa immense…et il ne serait guère aisé de démentir de fait. Toujours sur ses gardes, il ne laissera rien passer son crâne. De plus, il préfère garder ses distances avec un inconnu…et même parfois ceux qui lui sont proches…même un allié peut nous trahir. Il l’a bien fait, lui.

Pour ne pas divulguer de l’information…il doit sûrement être aussi sociable qu’un épi de maïs! C’est une erreur de penser ainsi! En fait, il a toujours adoré parler, et même dans un endroit aussi peu fréquentable que le Niganmen, il préfère ouvrir la bouche et avoir une bonne discussion. Il est tout d’abord un maître des mots. Son vocabulaire est bien choisi et c’est une chose qu’il aime bien démontrer aux autres. De plus, grand supporter du mensonge, il réussit très bien à dissimuler sa propre personne à l’intérieur de ses phrases. Un autre point avantageux d’un tel échange est qu’il peut, de son côté, retirer l’information des lèvres de son interlocuteur. Un calcul simple qu’il apprécie : Information obtenue chez l’adversaire + Information conservée par moi-même = Avantage net. Il ne se dirige que très rarement vers un adversaire qu’il ne connait pas.

L’homme nouvellement masqué n’est guère friand des combats. Si la solution se trouve autrement, il la trouvera. Il sait toutefois qu’à quelques occasions, l’affrontement est inévitable et il n’y voit pas de désavantage. De nature plutôt confiante, il croit être en mesure de vaincre l’opposition sans trop de difficultés. Bien sûr, il reconnait que plusieurs shinobis peuvent le vaincre, mais c’est dans ces moments là qu’il choisit ses batailles. La fuite ne lui fait pas peur, et si elle est la meilleure solution, il la prendra volontier. Il ne prend guère en compte ce fameux honneur provenant du pays de feu : la vie vaut bien plus qu’une obstination obsolète, sans compter qu’il considère déjà avoir perdu la minuscule parcelle qui lui restait suite à son entrée au Niganmen.

Autrefois amateur de la présence féminine, cette envie est beaucoup moins présente. Ce qu’il avait toujours voulu, c’était de trouver le grand amour, avec le grand «A», une femme regroupant la perfection autant au niveau phsyique que psychologique, mais ses rêves enfantins nt disparus, suivant ainsi l’ère ninja lors de la Purge. Bien sûr, il considère que la plus belle chose au monde est la gente fémine, mais n’est plus de ceux à séduire de tous les côtés. S’il le veut, il la manipulera au maximum de ses capacités, mais ne désire plus s’investir plus loin.

La destruction de tout ce qu’il aimait a aussi amené un côté légèrement plus noir chez l’homme. Bien plus gentil auparavant, il peut désormais transpercer la gorge d’un innocent sans problème moral sur la conscience si c’est-ce qu’on lui demande de faire. Suite aux événements des six dernières années, il a appris que la pitié n’amène que peu de bonnes choses et qu’un travail bien fait prévient souvent plus de problèmes que de prendre la vie moins sérieusement. Il n’en est pas devenu un psychopathe, loin de là, mais l’ambiance morbide du moment a fortement déteindu sur lui. L’ancien membre du village de la feuille est aussi devenu d’un égoïsme énorme. Ne travaillant que pour lui, sa survie, il ne viendra pas en aide aux autres, si ce n’est l’ordre d’une mission. S’il reste en vie, but accompli, si l’autre meurt, l’impact est inexistant.

Mais pourquoi le Niganmen direz-vous? Travailler pour ceux qui veulent éliminer toutes traces de ninjas est une honte pour un shinobi. Pourquoi aiderait-il ceux qui ont pourri sa vie? N’a-t-il pas perdu ses amis par leur faute? En fait…lui-même a quelques problèmes à répondre. Il a rejeté la faute sur les hommes ayant débuté la guerre. Les différents seigneurs avaient toutes les raisons de faire une telle chose. N’appréciant pas plus le combat, il considère que ses actions sont le moyen le plus rapide pour en terminer avec cette histoire. Sa sécurité est elle aussi beaucoup plus certaine que s’il se rebellait. L’homme qu’il est n’a toutefois pas une entière confiance envers ses « employeurs » et ne fait rien de plus qu’exécuter les ordres. Peut-être ont-ils déjà un poignard près de son dos…



L’homme n’est pas d’une stature gigantesque. Ses 182 centimètres ne sont pas ridicules, bien sûr, mais bien insuffisant pour en retirer une quelconque supériorité importante au niveau de la taille. Sa masse corporelle n’est pas, elle non plus, si extraordinaire. Les 67 kilogrammes qu’il arbore ne sont pas assez pour le rendre ni obèse, ni une montagne de muscles. Toutefois, il demeure une personne extrêmement en forme comme le demande l’art des shinobis.

À son arrivée au Niganmen, Okuri eut, comme on pourrait le dire, un déclic. C’était une nouvelle vie, complètement à l’opposée des pincipes qu’il avait à Konoha. Poursuivant dans le cours des événements, il eut un grand changement de style. Ses cheveux noirs, auparavant mi-longs qu’il amenait vers l’arrière, ont reçu la visite des ciseaux. Désormais plus courts, ils prennent toujours, toutefois, un espace considérable sur sa tête. Les mèches qu’il ramenait autrefois vers l’arrière demeurent désormais à l’avant, même au risque de cacher légèrement sa vision. Derrière son toupet, ses yeux d’un rouge cramoisi bien éclatant tentent, souvent avec succès, de se faire voir à travers le noir qui les couvre.

Le reste de son visage n’arbore aucun réel défaut. Chaque trait semble avoir été sculpté avec brio, augmentant de plus en plus son charme à chaque fois que l’on essaie d’y découvrir un défaut. La peau du ninja est toujours aussi pâle qu’avant, ce qui n’est qu’à son avantage. Il ne semble pas être né au monde pour être basané et cela ne ferait que diminuer son charme. Heureusement pour lui, le soleil n’a pas une grande influence sur sa couleur. Le tout fait d’Amon un homme très agréable à regarder. Pour ajouter à cela, son visage est des plus expressifs, pouvant passer d’une émotion à une autre de façon très remarquée. Mais c’est aussi une de ses forces puisque, selon lui, le mensonge ne tient pas qu’aux paroles, mais aussi à l’interprétation du corps. Un acteur vous dira-t-il…

Son nouveau style vestimentaire est assez semblable à celui qu’il montrait. Pourtant encore une fois des complets pour la plupart du temps, il adore démontrer une certaine prestance. Certains diront que le côté pratique n’est pas des plus présents, mais l’utilité n’est pas une de ses priorités. L’homme d’affaire qui se la pète…ce serait une bonne description. La plupart du temps, il est vu comme une personne hautaine dû à son accoutrement peu habituel pour un shinobi, et cela ne semble pas être totalement faux vu ses agissements. La grosse différence avec ses vêtements passés réside dans la couleur. Souvent plus sombre ou tout simplement plus morbide, il choisit désormais le rouge au blanc et le noir aux autres restantes.

La dernière nouveauté du fameux traître réside dans son masque. Offert à son entrée au Niganmen, c’est un outil dont il ne se sépare que très rarement en mission. Il l’adore : le secret de son identité est préservé, fait qu’il adore. Par contre, le surnom de Tonnerre Cramoisi commence légèrement à entacher son désir de mystère. D’une blancheur sans défaut, le masque couvre une bonne partie de son visage. Ses yeux et la moitié du bas de son visage sont cachés, laissant sa joue gauche, une partie de son nez ainsi qu’un bout de sa bouche à découvert.

De légers frissons parcouraient mon corps à cet instant. Ce n’était pas la première fois que ça m’arrivait, oh non. Notre groupe avait déjà participé à des dizaines de missions, et le taux de réussite était maximal. C’était toutefois notre première fois en tant que Chuunin. Eh oui, les trois membres de notre équipe avaient été promus lors de l’examen, ce qui était chose rare, surtout à une première participation. Notre groupe de quatre, incluant notre sensei, s’était fait remettre une mission de rang B. Nous allions devoir infiltrer le pays de l’herbe, Kusa no Kuni, récolter des informations sur un groupe de bandits constitués, selon les sources, de brigands normaux et de quelques ninjas inférieurs pour finalement compléter le tout en leur tranchant la gorge. L’ordre de mission venait d’un noble qui désirait plus que tout que l’information récoltée par nos cibles sur sa personne disparaisse de leurs esprits. Bien sûr, nous ne devions, en aucun cas, chercher à apprendre ce fameux secret, chose qui attirait toutefois ma curiosité.

Pour tout dire, j’étais moi-même natif du pays de la feuille, même si je n’y avais pas mis les pieds depuis déjà un bon moment. Plus rien ne me rattachait à ce pays depuis que mon père s’était installé à Konoha en tant que marchand. Ma mère, de son côté, avait quitté notre monde quelques jours après mon septième anniversaire suite à un terrible acident. Malgré tout cela, je ressentais une certaine nostalgie à retourner là-bas, moi qui avait toujours adoré les vastes plaines de l’endroit. La beauté du paysage m’avait même déjà amené à vouloir être cultivateur, persuadé que je pourrais ainsi profiter de la vue…c’est fou comme les hommes peuvent changer…J’ai intégré l’académie des ninjas à l’âge de neuf ans, croyant ainsi obtenir la force nécessaire pour protéger mes êtres chers, un truc typique des enfants de mon âge je crois bien. J’ai toutefois, depuis longtemps, oublié ce rêve. La vie d’un shinobi était beaucoup plus difficile que je l’aurais cru auparavant et ma peau avait elle aussi besoin de protection, davantage que les autres. C’était moi qui étais au front, pas eux. En cours, certains me prenaient pour un petit génie, celui qui venait d’un milieu complètement différent mais qui réussissait toutefois à atteindre le groupe des cinq meilleurs de la classe. Un génie? Pas vraiment…je passais la plupart de mon temps à l’étude du ninjutsu, certainement beaucoup plus que les autres, expliquant ainsi mes résultats. J’attrapais tout ce qu’il était possible de savoir sur les ninjas dès que j’en avais la possibilité. La collecte d’information a toujours été, pour moi, une spécialité et un hobby.

Nous avions décidé de commencer nos recherches au village de Turlo. Ce dernier était beaucoup plus vivant que sa taille nous permettait d’imaginer. En fait, la plupart des gens présents semblaient être des marchands de toutes sortes. Notre source avait mentionné que le secret en question avait été percé ici-même et nous n’aurions, probablement, pas besoin de chercher plus loin que l’intérieur de ces murs. De notre équipe, j’étais sans aucun doute le plus apte à soutirer l’information et ma tâche fut de parcourir les bars, bordels et autres trucs pas trop nets. La place publique serait ainsi la tâche de Kenzo, notre médic-nin. Il était la première personne qui m’avait adressé la parole à l’académie et je le considérais comme mon meilleur ami. Ne possédant pas encore la maîtrise complète du Irou no Jutsu, il se démarquait de notre trio davantage par son esprit vif que ses soins. Il analysait les situations avec une précision inégalable et si nous étions désormais des shinobis de rang moyen, je ne pouvais qu’être certain qu’il en était la cause, augmentant de beaucoup la facilité avec laquelle nous avions passé les différentes étapes de l’examen.

Kana, la seule fille du groupe, était chargé de…eum…presque rien. Elle avouait elle-même que ce n’était pas son genre de boulot : «L’inflitration? C’est naze! Cherchez, je m’occuperai de leur casser la gueule!». Elle était…plutôt spéciale. En tant qu’aspirante, elle était parmi les cancres de la classe, mais sa maîtrise du ninjutsu et du taijutsu avait toujours été chose impressionnante pour tous les étudiants. Je n’ai jamais osé ouvrir ma bouche à ce propos, mais selon moi, ses compétences intellectuelles étaient ce qui ne lui avait pas permis de se distinguer en classe. Je me rappelle bien m’être confessé à elle deux…non…trois fois? Mais à chaque fois, je me retrouvais sur le sol, lèvres en sang. Elle avait un de ces caractères…mais j’aimais bien. Senel, notre sensei, explorait les alentours de Turlo, au cas où il trouverait la planque des bandits. Il était du type sérieux, sans aucun doute. Lunettes, regard glacial…un humour au bas de l’échelle, pas de quoi passer de bons week-ends. Par contre, qui aurait cru qu’il avait un goût particulier pour…les femmes à taille forte. Juste pour en savoir plus sur lui, je l’avais suivi à son insu suite à un entraînement. Imaginez ma surprise lorsque je l’ai surpris en train de saisir les poignées d’amour de la bibliothécaire, langues entrecroisées…160 centimètres et environ 100 kilogrammes…vous voyez le genre? Mes nuits n’ont jamais été aussi difficiles que celles qui suivirent cet événement…mais au moins, désormais, j’avais quelque chose pour faire du chantage...

Et voilà! Le temps qui me séparait de mon lit allait être très court! Quelques ryos de moins en poche, j’avais réussi à avoir les informations que je désirais. J’avais réussi à trouver, dans un bar, un membre de ces bandits qui, croyant que je désirais faire partie du groupe, m’avait donné ce dont je voulais après que j’aie eu la gentillesse de saouler ce qui lui restait de sobriété, c'est-à-dire très peu. C’était au Nord-Ouest du village, à environ six kilomètres, dans les bois, s’il disait vrai. Je fis part de cette information à mes compagnons le soir venu, prévoyant ainsi une petite visite surprise le lendemain matin. «Un petit déjeûner de mon crue!» comme l’avait si bien mentionné Kana…ma machoire souffrait déjà pour eux.

Huit heures du matin, ventre rempli et cibles en vue, tout se passait très bien. Nous avions hésité sur l’approche à utiliser alors que chacun avait donné son idée. Kenzo préférait les éliminer un par un : diminuer leur nombre sans prendre de risques en gros. Kana, bien sûr, optait pour le «Je pète tout, même nombreux, ils se prendront une râclée». Notre sensei penchait bien plus pour l’idée de Kenzo alors que de mon côté, j’aurais préféré débuter le tout en prenant la tête de leur chef, celui-ci logeant certianement dans la grande tente au milieu de la place. Notre choix s’arrêta…sur un énorme mélange de tout ça. Kenzo et Senel élimineraient ceux autour du camp en commençant jusqu’au moment où Kana bondirait dans le camp pour foutre un bordel comme elle savait si bien le faire. De mon côté, j’en profiterais pour éliminer le chef en un contre un. De toute façon, bien qu’aucun de nous n’avait osé le dire à voix haute, peu importe la tactique à prendre, ce serait tâche aisée…

Cela se déroula exactement comme nous l’avions deviné : les ennemis tombaient aisément, ne rencontrant que trop peu de problèmes avec les quelques ninjas présents puisqu’aucun d’eux ne faisait le poids. Pendant le « massacre », je fis mon entrée à l’intérieur de la salle du boss, me préparant à rencontrer ne serait-ce qu’un peu plus de difficulté…mais il se passa un scénario très différent que celui que mon imagination avait créé. Dans un coin se trouvait un homme étendu sur un lit entouré de trois jeunes. Je ne voyais pas trop la personne en question, mais si mes estimations étaient exactes, son âge avoisinait la trentaine alors que les enfants devaient avoir, du plus âgé au plus jeune, dix, sept et trois ans. Je me rapprochai tranquillement, éloignant d’un geste de bras les gamins qui entouraient celui qui devait être le chef. Un linge mouillé sur le front, il devait sans aucun doute être atteint d’une maladie. Mais…attendez…un nez rond de grande taille…des sourcils se rejoignant presque au milieu…taille moyenne, environ 172 centimètres…front dégarni désignant là un futur chauve…un visage mince, pratiquement squelettique…des cheveux d’un noir de jais tirant un peu plus sur le gris sur les côtés…mais surtout, ce tatouage dans le cou représentant un corbeau empalé sur un sabre…

« Vous…vous êtes… »

C’était à l’âge de sept ans, à peine une semaine après mon anniversaire. Je n’avais toutefois pas eu la chance de fêter ce moment puisque nous ne faisons que voyager dernièrement. L’argent se faisait rare dans les poches de mes parents, mais mon père disait avoir trouvé un moyen de changer tout cela. Ses oreilles avaient saisi une information plutôt intéressante : le prix de la soie avait fait un bon prodigieux à Taki no Kuni, le pays voisinant la frontière nord-est du nôtre. Saisissant cette opportunité, ma figure paternelle avait acheté une cargaison pas possible de soie de notre côté pour tout revendre aux habitants de la cascade. Du coup, plus d’argent pour un cadeau et, dû à un léger mauvais calcul, il était aussi plus difficile de remplir notre ventre. Je n’en étais pas pour autant plus triste puisque cela n’était pas la première fois. En fait, on était encore loin de la situation d’il y avait deux ans.

Eh vous savez quoi? Ce fut un succès. Les poches bien remplies, nous avions repris le chemin vers notre maison. De mon côté, rien ne me remplissait davantage de bonheur que la promesse de mes parents : celle de m’acheter un nouveau cadeau ainsi qu’un énorme gâteau, de quoi se faire pardonner le retard. Alors qu’il ne restait plus que deux jours de marche, nous nous reposions sur un petit pont. «Pause bouffe!» comme je n’avais pas pu m’empêcher de crier. Au même moment où nous avions commencé à sortir la nourriture, un homme apparut au loin, avançant au pas de course, un peu comme si’il était poursuivi. Mon père, plutôt curieux, s’avança dans la direction du nouvel arrivant.

«Vous allez bien monsieur?»

Ce ne fut guère long avant que la personne arrive à mon père, puis le bouscule afin continuer son chemin. Par la même occasion, il attrapa le sac que tenait ma mère, la propulsant par la même occasion, la faisant ainsi tomber du pont. Sans perdre une seconde, ma figure paternelle se jeta à l’eau, très peu profonde, pour récupérer sa bien-aimée, mais le crâne de la jeune femme n’avait pas résisté au choc. Je me retournai vers l’homme qui regardait dans notre direction. Un nez rond de grande taille…des sourcils se rejoignant presque au milieu…taille moyenne, environ 172 centimètres…front dégarni désignant là un futur chauve…un visage mince, pratiquement squelettique…des cheveux d’un noir de jais tirant un peu plus sur le gris sur les côtés…un tatouage représentant un corbeau empalé par un sabre…

Et cet homme se tenait là, devant moi, huit ans plus tard. Mes yeux s’aggrandirent tel un prédateur se préparant à ôter la vie. Ma poigne se referma sur le kunaï qui pendait à ma ceinture, n’étant retenu que par le peu de conscience qu’il me restait. Une veine se fit des plus visibles sur mon cou, prête à exploser à tout instant et mes dents se frottaient, tentant par tous les moyens de calmer cette rage. Je n’avais jamais vraiment pensé à la revanche jusqu’à maintenant, non pas que cela ne m’importait peu, mais je croyais qu’il fallait passer à autre chose pour continuer à vivre, mais maintenant qu’il se trouvait là, à un seul petit mètre de moi, c’était exactement comme si c’était la chose que j’avais désiré le plus. La justice serait ainsi rendu et ma mission complétée. Ce serait rapide : une lame dans sa gorge, un flux de sang, et ce serait la fin pour cet homme. Je m’apprétai à m’exécuter lorsque…

«Lâcher notre père!»

Les trois jeunes se jetèrent sur mes jambes, me ruant de petits coups de poings innofensifs. D’un coup de pied, je renvoyai le plus vieux à quelques mètres de moi. Ces trois mômes ne valaient même pas la peine que je perde mon temps avec eux…quoi que… En un instant, deux de mes kunaïs se retrouvèrent dans les bras de leur père, le réveillant sur le champ en relâchant toute la douleur d’un grand cri. Ses yeux me regardèrent, me laissant voir à quel point cet homme n’avait plus de forces, et certainement plus très longtemps à vivre. Que je lui enlève la vie maintenant ou non, il mourrait certainement bientôt…je ne ferais que soulager sa douleur…mais il ne s’en sortirait pas aussi facilement. Je pris le deuxième enfant de la famille par le cou et le soulevai aussi facilement qu’une plume. Prenant ainsi le temps de regarder le malade, lui-même qui réclamait ma clémence, désirant éviter la mort de ses gamins, je plantai un kunaï dans la gorge de la petite merde, provoquant un énorme giclement rouge. Ne pouvant retenir un sourire, je descendis l’arme tout au long du corps déjà vidé de sa vie, amenant ainsi quelques uns de ses organes internes à montrer le bout de leur nez. De la même façon qu’un simple déchet, je le tirai en direction de l’assassin de ma mère, le couvrant de son propre sang.

Le plus vieux des enfants revint à la charge, mais je le repoussai de nouveau de mon pieds. En un instant, mes mains se rejoignèrent, formant ainsi différents signes. De ma bouche sortirent quelques flammes qui se dirigèrent vers l’aîné, commençant par amener des cris d’agonies, puis un silence, puis une certaine odeur qui m’était étrangement agréable. De son côté, le bandit tenta de se relever, mais mon poing lui permit de faire connaissance avec le sol. Le dernier du petit trio se dirigea vers la sortie à toute vitesse, mais il me vit rapidement sur sa route, le levant du sol par le bras. Brandissant un autre kunaï, je commençai par amener le gami sur le sol comme l’aurait fait tout bon lutteur. La lame que je tenais se vit trouver son endroit idéal dans le bide du garçon comme Excalibur dans la pierre. Puis, tel un boucher des plus talentueux mais sans une once de finesse, je fis deux corps à partir d’un seul. Je lançai les deux parties dans des poubelles différentes…C’était une libération, rien de plus. C’était un peu comme si tout d’un coup, je venais de perdre dix tonnes. Mais rien n’était terminé, oh que non…d’un pas lent, je me dirigeai vers ma cible première, celui-ci ayant certainement pu remplir une rivière de ses larmes. Prenant la peine de me baisser pour me rapprocher de l’homme, ma main gauche empogna les cheveux qui lui restaient.

« Les larmes…si seulement nous pouvions empêcher ce genre de situation…mais ne t’inquiète pas, je vais t’aider à t’en débarrasser à tout jamais… »

Reprenant une arme dont j’avais préalablement planté dans son bras, je lui enlevai les yeux des orbites d’une finesse exceptionnelle. Les cris de douleurs représentaient une belle mélodie pour la scène, abaissant le volume de plus en plus au fil du temps alors qu’il voyait ses dernières forces le quitter.

«Ingrat…tu pourrais remercier, tu ne pleureras plus jamais. Plusieurs hommes aimeraient faire la même chose…»

Je mis fin à ma phrase en lui bottant la figure, prenant ainsi la signification du point final. Me dirigeant vers la sortie, je remontai mes cheveux, les imprégnant ainsi d’un rouge très vif. À l’extérieur, je retournai la tente en cendre par un Katon bien lancé pour ensuite aller voir Kana qui venait tout juste d’en finir avec les troupes ennemis. Une ou deux égratignures, rien de plus : une vraie déesse de la guerre. Mon seul regret était de ne pas avoir eu la chance de la voir détruire l’espoir de ses adversaires de plus en plus à chaque fois qu’elle avait envoyé un homme au cimetière. Quelques instants plus tard, nous furent de nouveau au nombre de quatre, pouvant ainsi faire nos adieux à ces ruines.

La vengeance est un plat qui se mange froid? Si c’est vrai, je mangerai froid beaucoup plus souvent…ce bon goût est toujours sur ma langue…

[En cours]