Le vieux parchemin...

Sarutobi, fraîchement sorti du bureau de Godaime après sa mission à Kiri, était passé à la demeure des Kasumis, mais une certaine gêne l'en avait très vite éloigné.
Il faut dire qu'il n'avait pas l'hbitude d'essayer de réconforter les gens.
Il avait donc préféré aller s'entraîner aux falaises. Signer enfin ce pacte qui deviendrait sa plus grande force.
Mais il n'était pas pressé, et puis il avait froid. Il se réchauffa et se reposa au soleil une bonne demi-heure, regardant de temps à autre dans son sac, pour vérifier qu'il possédait toujours son parchemin, mais aussi pour s'assurer qu'il ne rêvait pas.
Le maître des 5 éléments. Et il pourrait devenir capable d'appeler ce dieu à la rescousse.
Maintenant qu'il pensait aux 5 éléments, il se dit qu'il n'y avait rien d'étonnant au fait que le Sandaime fut le seul à savoir l'invoquer, lui.
"Le professeur", et le maître des 5 éléments, ça faisait un beau paquet de techniques, qu'ils devaient connaître, ces deux-là.

Mais Sarutobi, bien qu'il ne fut pas pressé, estima qu'il avait déjà assez perdu de temps.
Il sortit le parchemin de son sac, et quelques larmes lui revinrent, comme dans le bureau de l'Hokage.
Prit soudain d'un doute, il rangea le précieux document d'un geste vif comme l'éclair.
*Un ninja ne doit jamais révéler ses techniques, même à un allié*, se souvint-il.
Comme pour le décourager, il vit qu'il n'était pas, et de loin, le seul à s'entraîner. Il y avait aussi Takashi qui s'entraînait au tir katon, et, un peu plus loin encore, les deux derniers Uchiwas et les autres prétendants Chuunins qui s'entraînaient en vue de l'examen.
Avec un sourire, Sarutobi s'éloigna. S'il maîtrisait cette nouvelle techique, il réussirait l'examen. Il en avait la certitude.
Il se posa un peu plus loin, et ouvrit à nouveau son sac, les mains tremblantes. Il pensait savoir comment faire.
Il ouvrit le parchemin, ou plutôt, le pacte de sang, qui pourrait le relier aux singes, et plus particulièrement à leur dieu.

*L'Hokage l'avait dit, mon père est le seul pour le moment à avoir réussi à invoquer Enma. Ou du moins, à avoir réussi à se faire obéir par Enma.*

Il eut ces pensées dès qu'il vit que le seul nom sur ce parchemin était celui de son père.
Ce qui était étrange, c'est qu'ils avaient exactement la même écriture.

*Normal, pour un clone...*

Sarutobi junior se mordit le bout du pouce droit (normal pour un droitier). Les gouttes de sang commençaient à perler au bout de son doigt, lorsqu'il essuya son sang sur chacun de ses dix doigts et marqua le parchemin.
Il ajouta son nom en-dessous.
Bizarre. Deux Sarutobis l'un à côté de l'autre, c'est vraiment bizarre.
Mais, tout d'un coup, un étrange sentiment l'envahit. C'est comme s'il n'était plus le même, comme s'il était désormais un homme, un vrai, pas un ado qui prétend être un homme alors qu'il sait pertinemment qu'il ne l'est pas encore.

En bas du parchemin, une liste de signes. Ces signes qui allaient lui permettre d'invoquer le meilleur allié de son père, celui qui l'a encore défendu qlors qu'il était agonisant, celui qui avait essayé de bloquer Kusanagi lorsqu'Orochimaru avait transpercé l'Hokage avec cette épée maudite.

Il se mit au travail. Il se découragea très vite, cependant, et, de plus, il devait souvent faire des pauses pour récupérer son énergie. Cela aurait été plus simple avec un senseï, mais Sarutobi voulait être seul lors de l'apparition du Grand Singe.
Les singes qu'il invoquait devenaient de plus en plus grands. Les premiers ne faisaient que quelques centimètres, et pour cause, ils étaient encore à l'état d'embryons.

*Des singes morts avant de naître... Tout ça à cause de moi qui suis incapable d'inviquer un singe déjà sorti du ventre de sa mère...*

Honteux de tuer des animaux pour son propre profit, il résolut de se concentrer encore davantage, si bien qu'il devint tout rouge.
On aurait dit qu'il allait pondre un oeuf.
Puis, il eut sa première "victoire" : un singe adulte apparut. Il ne mesurait que quelques dizains de centimètres (et pour cause, celui-là c'était un chimpanzé), mais il était tout de même déjà doué de parole, et semblait très sage malgré sa jeunesse apparente.
Il alla s'allonger dans l'herbe un peu à ce moment-là, épuisé.

Lorqu'il se réveilla (il s'était endormi, bien sûr, le feignant !), il se remit au boulot avec un peu moins d'entrain. Le soir tombait déjà sur Konoha.
Mais il voulait absolument voir Enma avant la fin de la journée.

Alors qu'il avait du mal à tenir debout, il se dit que, dans un dernier effort, il pourrait enfin l'apercevoir pour la première fois, celui qu'on pouvait considérer comme aussi puissant que les Yomas eux-mêmes.

"J'observe ton petit jeu depuis le début de l'après-midi, mon petit homme. Navré de te décevoir, mais seul quelqu'un de l'étoffe de Sarutobi pourra m'invoquer."

Une forme sombre, énorme, plus grande que les troncs sur lesquels s'entraînaient les jeunes shinobis, lui tournait le dos.

"E.. Enma ?"

"Comment ? Cette voix... Je dois rêver...", murmura le singe."Il est mort, il y a bien longtemps de ça. Son cauchemar me hante toujours, lui, si puissant, térassé par un monstre comme Orochimaru..."
A ce moment-là, Enma se retourna, et se figea.

"Mais.. Tu as rajeuni, ou c'est moi qui ai rêvé toutes les aventures que j'ai eues avec le Sandaime ?"

Sarutobi entreprit alors de lui raconter toute l'histoire, depuis l'attaque d'Orochimaru.
Enma ne sembla pas impressionné du tout de ce qu'Orochimaru avait fait, mais il donna quelques conseils à Sarutobi.

"Tu sais, je veux bien t'aider, de temps à autre. Mais le problème, tu vois, c'est ta réserve de chakra. Sache que, quand tu m'invoques, ton chakra s'épuise complètement. Pour le moment en tous cas. Tu es un clone du Sandaime, je suis sûr que tu feras aussi bien que lui, même si le dessein d'Orochimaru n'était pas tel. Tu ferais mieux d'attendre encore un peu avant de m'invoquer.
Au fait, normalement je ne me laisse pas convaincre aussi facilement, tu sais",dit-il en se retournant à nouveau, "mais le souvenir de ton père me hante toujours depuis ce terrible combat. Même si je suis un dieu, je ne peux supporter de voir son image hanter mes cauchemars. On avait vécu tellement de choses, en vérité, que je suis presque content que tu sois son clone, si ce n'était pas aussi horrible."

Sarutobi, bien qu'épuisé, couché par terre, entendit quelques sanglots étouffés.

"Maintenant, oublie-moi quelques temps, mais ne t'inquiète pas, lorque tu auras besoin de moi, je serais là pour t'aider. Mon disciple", ajouta-t-il quelques instants après.

Sarutobi ne se rendit plus compte de grand-chose à conter de ce moment-là, il sentait qu'il était aggripé de force, que quelqu'un l'emportait avec lui...
Quelques instants plus tard, il se retrouva devant le bureau de Godaime, avec en souvenir d'Enma des traces de pas, sans doute volontairement laissées à terre. Il toqua et entra.