~ * Maison * Oni UmaKaze * ~

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Au début, tout était flou. Elle marchait dans un océan de couleurs et d’odeurs forestières. Puis, au fur et à mesure que ses pas se rapprochaient du bruit léger d’une cascade, le paysage se dessinait, se détaillait. Une chose était sûre, elle n’était pas à Suna. Il faisait trop frais et trop humide. De plus, les arbres, les plantes, le paysage, les bruits… Rien ne lui évoquait son tant aimé pays du vent. Où se trouvait-elle donc ?

Elle suivait un petit chemin de pierre à travers une forêt peu dense et, à quelques mètres à sa droite courrait une rivière calme à l’eau aussi claire et transparente que le verre, tellement pure qu’elle pouvait, de là où elle était, distinguer les formes des poissons qui suivaient le sens du courant. Mais elle ne s’attarda pas sur les fish-ticks. Elle continua son chemin, espérant trouver le pourquoi du comment au prochain détour.

Elle y trouva effectivement quelque chose, mais de là à dire que ça expliquait son rêve… C’était beaucoup dire.

Elle arriva au pied de la rivière. Face à elle, une immense cascade dégringolait depuis le sommets de rochers abruptes dans un bruit presque assourdissant désormais. L’endroit était humide, tellement humide que l’habitante du désert en frissonna de malaise. La rivière formait un petit bassin sous la cascade avant de suivre son cours normal, celui qu’elle avait longé, et sur le côté gauche de ce bassin, le petit chemin continuait, pour contourner l’étendue aqueuse et disparaître au pied de la cascade.

Elle s’entoura de ses bras, essayant de calmer l’impression de froid et d’humidité à laquelle elle n’était guère habituée. Elle remarqua alors qu’elle portait des vêtements différents de ceux qu’elle portait ce matin. Il s’agissait en effet d’une tenue plus dénudée, plus moulante et beaucoup plus sexy. Ses mains ne portaient plus ses bandages noirs qu’elle portait toujours pour camoufler la présente de son étrange tatouage, désormais bien visible sur sa main droite. Ses longs cheveux étaient rattachés à l’aide de son bandeau de jounin dans une coiffure un peu plus compliquée que celles qu’elle arborait en temps normal. Mais s’il s’agissait d’un rêve, … et bien, il ne fallait pas vraiment chercher d’explication.

Elle s’avança encore un peu dans l’endroit, suivant le tracé du petit chemin. Et puis… Elle les remarqua.

Il lui sembla les sentir avant de les voir réellement. Elle n’était pas seule en ce lieu. Ils semblaient tous arriver de positions différentes, tous en même temps. Son premier réflexe fut la prudence, avant de se souvenir qu’elle rêvait… Mais en même temps, ce rêve lui semblait bien trop réel, bien trop précis pour être un simple rêve. De plus, elle avait comme une étrange impression et les fourmillements au niveau de son tatouage n’avaient pas cessé.

Quelque chose l’attirait dans cette cascade. Elle ne savait quoi précisément, mais la curiosité et l’envie d’avancer était si forte qu’elle n’y résista pas longtemps. Elle suivit le chemin, et fut la première à pénétrer sous le passage, par un étroit chemin entre l’eau et la roche, engloutie par l’obscurité envoûtante du lieu.

Ensuite, elle ne bougea plus.

Elle ne savait pas si les autres l’avaient suivie mais quelque chose lui disait encore qu’elle n’était pas seule. Petit à petit, une très faible lumière empli l’espace. Ses yeux, peu habitués à une pareille obscurité, ne purent déceler grand chose au début. Elle ne voyait que des ombres, des formes floues et indistinctes. Elle n’entendait aucun bruit, elle qui se vantait pourtant souvent d’avoir une ouïe exemplaire, si ce n’était quelques froissements de tissu qui ne concernait que ses propres mouvements.

La lumière s’intensifia lentement. Elle put alors déceler quelques détails. Elle n’était effectivement pas seule : Ils étaient douze. Pas un de moins, pas un de plus. Douze hommes et femmes se tenaient debout autour d’une forme géométrique bien connue : Un cercle. Non seulement un cercle mais qui contenait en son centre le symbole de l’équilibre, le Yin et le Yang, un symbole qu’Oni ne se souvenait pas avoir déjà vu. Toutefois, cela lui inspira quelque chose qu’elle ne sut définir exactement à ce moment-là.

Certaines silhouettes lui étaient encore invisibles, plongées dans les ombres qui peuplaient la pièce. Mais, face à elle, elle pouvait remarquer un homme, grand et bien bâti, qui semblait avoir une allure particulière et facilement remarquable. Il se détachait non seulement de par sa taille mais surtout par la couleur bleu-acier de sa chevelure. Son regard se détacha ensuite de lui, après avoir remarqué le bandeau de Kiri no Kuni que le ninja portait, pour parcourir le reste du cercle, qui se dévoilait petit à petit tandis qu’une musique étrange commençait à emplir l’endroit.

Cela devenait de plus en plus étrange… Des ninjas de Konoha, Kumo, Kiri… Son regard s’attardait sur certains, passaient au dessus des autres sans qu’elle ne sache pourquoi. Elle vit une jeune kunoichi de Kiri aux airs étranges, aux cheveux noirs, petite et toute pâle… Un homme de Kumo aux cheveux rouges… Un gamin blond qui ressemblait plus à un gosse qu’à un homme, l’air innocent présent sur son visage… A côté d’elle se tenait un mystérieux ninja de Kumo, d’une bonne dizaine de centimètres plus grand qu’elle, et dégageant une aura étrangement mystérieuse. Il avait de longs cheveux noirs qui descendaient le long de son dos... Et à côté de lui, la dernière personne sur laquelle son regard pu s’arrêter, il y avait une jeune fille rousse, qui, bien qu’elle n’avait pas les allures d’une kunoichi, portait le bandeau de Konoha, le village caché du pays de la feuille.

Et si le regard d’Oni ne put pas détailler plus de personne, c’est à cause de la sensation étrange qui l’emplit à ce moment-là. Une sensation puissante qui semblait lui comprimer les entrailles, faisant brûler une chaleur à l’intérieur de son propre corps. Tous semblaient ressentir cela. La sueur perlait sur leurs fronts, reflétant la lueur des bougies. Son sceau la brûla lui aussi. La musique et la lumière avaient gagné en intensité et donnait à la scène une ambiance pesante, oppressante. Si elle avait écouté son instinct, elle aurait fui. Mais ils ne pouvaient pas bouger de leur position, comme si leurs pieds étaient tout bonnement encastrés dans le sol.

Les bouffées de chaleur ne cessaient pas. Au contraire ! Elle s’intensifiaient à mesure que le rythme musical devenait plus lourd et plus sombre. Quelque chose allait se passer dans cette pièce, et cela les concernerait tous les douze. Mais quoi ? Quand ? Le temps semblait s’être totalement arrêté. La tête lui tournait et elle avait désormais du mal à se concentrer sur le décor et les personnes présentes.

C’est alors qu’une voix étrange surgit de nulle part, une voix qui était à la fois calme, sombre et caverneuse.

« Une fois… Une fois encore, levons-nous ! L’Aube se dessine au loin… Mais il n’y aura pas de… »

Elle semblait provenir de la nuit des temps, et résonnait à l’intérieur de leurs corps bouillonnant, laissant une profonde marque. Oni sut alors qu’elle ne pourrait jamais oublier ces mots… Car les suivants s’incrustèrent profondément dans sa mémoire alors qu’elle se sentait partir et que les ombres reprenaient violemment leur emprise sur la pièce, engloutissant en même temps chaque individu présent. Elle les vit disparaître comme elle se sentit progressivement disparaître, comme elle sentit que ce n’était pas la dernière fois qu’elle les voyait… Leurs chemins allaient devoir se croiser…

« … de Crépuscule. Seul les douze assureront le Coucher du Soleil. »

Inévitablement.

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…