~ A la Recherche du Temple ~

En Provenance de LA

Un réveil sous un ciel froid, dénué d’étoile ainsi que de soleil… Oni ouvre les yeux. La sensation d’engourdissement de ses membres venant toucher ses sens en premier lieu, comme s’ils venaient se plaindre en repoussant tout le reste pour bien se faire entendre. Elle bailla, de sa grande tête blanche. Les crins noirs lui tombaient au dessus des yeux, obscurcissant sa vue désagréablement. Elle remit tout ça en ordre d’un geste vif de l’encolure avant de déplier lentement ses jambes avant devant elle. Le sang revenant correctement irriguer ses muscles, elle prit appui sur ses antérieurs pour pouvoir faire de même avec ses postérieurs. Elle fut debout en quelques secondes, quittant le doux lit d’herbes molles sur lequel elle s’était blottie la veille au soir.

Elle avait rêvé cette nuit… d’une cascade. Cette cascade qui la hantait… Mais toujours sans aucun moyen de la localiser, Oni se demandait bien vers quel point géographique elle devait se diriger… Se trouver à Taki était une chose, mais trouver une cascade dans un pays en était une autre, surtout lorsqu’on ne le connaissait pas et qu’on avait seulement l’image de la dite cascade ! Elle avait également revu dans son rêve les visages des silhouettes qu’elle avait pu observer plusieurs jours plus tôt dans sa « prémonition ». Oui, elle avait vu ce rêve comme une prémonition et non un véritable rêve. Or, ce soir, cela n’avait été qu’une sorte de « rappel »… qui ne l’avait pas vraiment plus éclairée, d’ailleurs.

Elle commença à manger, le regard dans le vide, réfléchissant. L’herbe avait un goût étrange… un peu âcre et doux à la fois. Elle tombait agréablement dans son estomac vide et la rassasiait bien vite. C’était un étrange petit déjeuner pour une humaine… Mais l’était-elle vraiment ? Cela faisait trois jours, voire quatre… elle ne savait plus… qu’elle s’était transformée en animal pour voyager plus facilement, ne se retransformant que quelques fois, pour se laver, resserrer son bandeau ou se faire plus discrète à l’approche d’un village ou de la vie. Mais mis à part cela, elle avait passé son temps sous sa forme de jument… Elle commençait à y prendre goût et une part d’elle n’aimait pas ça. Elle était femme avant tout. Même nue et sans armes.

Elle reprit sa marche quelques minutes plus tard sous le couvert d’un soleil levant d’un orange flamboyant et entourée de quelques arbres. Le terrain était encore quelque peu montagneux mais il n’y avait plus qu’une forêt immense qui s’étendait sous ses sabots après la dernière descente qui l’attendait. Elle était arrivée au pays de la cascade. Son regard suivit le cours du cours d’eau le plus important qu’elle pouvait apercevoir, petit reptile aux écailles bleutées serpentant entre les herbes d’un vert éclatant. Elle leva les oreilles, curieuse d’un tel pays qui semblait par sa végétation et son humidité être l’exact opposé de Suna… bien que l’on pouvait se demander si la neige n’était pas mieux qualifiée pour ce rôle. Mais elle n’avait même pas envie de penser à cette possibilité. La neige, c’était vraiment pas pour elle.

Le pas tranquille, elle s’engouffra dans les ténèbres de la luxuriante forêt vierge de Taki. Il y faisait sombre car les épaisses feuilles cachaient la lumière et par ce fait, empêchait presque toute végétation de pousser aux pieds des arbres énormes. Elle se résolut bien vite à trouver le lit de la rivière qu’elle avait pu observer, car sa progression entre les épais végétaux n’était guère une tâche facile. Les racines manquaient de la faire trébucher à chaque fois.

Le bruit et l’odeur de l’eau vinrent bientôt titiller ses sens. Mais ce n’était qu’un petit ruisseau qu’elle décida de suivre vers l’amont.

Le bras se formait au centre d’une petite clairière brillant sous le soleil, recouverte d’une herbe grasse et entourée d’arbres et de buissons. Oni cligna des yeux, surprise par la lumière, s’arrêtant. Après plus d’une heure passée dans les ombres, ces subits rayons vinrent lui griller sa rétine fragile. Mais à ce moment là, elle entendit un bruit qui la pétrifia totalement. Elle perçut une odeur qui la paralysa sur place et qui lui fit ouvrir les yeux. Sa vue mit quelques secondes à se réaccoutumer à la lumière mais elle finit par distinguer ce qui l’avait fait se figer au pied des arbres…

Droit devant elle, de l’autre côté de la rivière, un petit troupeau de chevaux lui faisait face : tout au plus une demi douzaine de juments, quelques poulains et un étalon. Elle ne sut pourquoi ce spectacle l’avait complètement paralysée mais elle ne répondit pas à l’hennissement qu’avait poussé l’étalon en voyant apparaître une jument sur ses terres, une jument qui n’appartenait pas au troupeau. D’un noir de jais, il proposait un étrange contraste avec la clairière. Musclé et largement formé, il semblait fort et impitoyable. Cabré pour la saluer, ses sabots battaient l’air avec force. Son regard fixé sur elle était flamboyant de défi et de convoitise en même temps.

Quelques juments avaient relever la tête avec intérêt, d’autres continuaient de brouter en compagnie de leurs poulains joueurs et curieux eux aussi. Ils observaient la scène avec une jeunesse non feinte dans leur regard. Elle avait l’impression d’assister à une scène épique qu’elle était la seule à comprendre…

Oni se risqua à faire un ou deux pas, lâchant un petit hennissement hésitant. L’étalon, qui avait dors et déjà reposer ses sabots sur la terre ferme, se mit à galoper à sa rencontre, traversant la rivière peu profonde avec un panache qui ne fit que l’impressionner un peu plus.

Mais lorsqu’il parvint à quelques mètres d’elle, il se fit menaçant. Ses dents et ses sabots furent brandis à son intention et, instinctivement, elle fit un écart et recula. Elle n’avait guère envie de se battre avec lui. Cet animal magnifique n’avait rien à craindre d’elle… du moins si lui ne l’attaquait pas réellement. Car aucun coup qu’il porta n’atteignit la jument blanche aux crins noirs. Il se mit à trottiner autour d’elle, et lorsqu’il s’approcha un peu plus, ce fut Oni qui montra les dents et manqua de lui en asséner un bon claquement. Mais il l’évita avec une sorte de reniflement dédaigneux et reprit son inspection.

Lorsqu’il s’arrêta enfin, elle eut comme l’impression d’être « acceptée » car il s’écarta pour retourner auprès de son troupeau sans plus lui attribuer d’attention. Elle le suivit avec un sentiment d’intrigue qu’elle avait à tout pris envie de dénouer. Elle traversa l’eau glacée à sa suite et fut rapidement entourée des autres chevaux…

Elle s’écartait de son but, elle le savait. Elle passa le reste de la journée dans la clairière à se remplir l’estomac d’eau et d’herbe grasse avant de se décider enfin à reprendre son propre chemin, au moment où l’étalon décidait de faire bouger le troupeau pour la nuit. Elle n’avait cessé de l’observer… Une si belle bête en liberté ! Cela lui soulevait le cœur de bonheur. Elle aurait certainement pu observer les dessins que formaient ses muscles sous sa robe si sombre pendant des lustres mais elle n’avait pas de temps à perdre… Après tout, ce n’était qu’un cheval, devrait-elle se dire. Mais, avec un petit pincement au cœur, elle se souvint de l’étalon blanc qui rôdait dans les déserts de Suna…

Elle partit, plus vite qu’elle n’était arrivée.

Sous le soleil couchant, elle reprit enfin la route qu’elle avait cherché pendant un moment. Suivre le cours d’eau était plus facile que de traverser la forêt. Les rives étaient principalement recouvertes d’herbes et de buissons bas. Elle avait de l’eau et à manger à sa portée et, si elle devait trouver une cascade, il était sans doute plus avisé de suivre l’eau plutôt que les arbres. Enfin, c’était son avis…

Qu’avait-elle failli faire aujourd’hui ? La pensée de rester parmi le troupeau et de laisser son but à bien plus tard l’avait traversée. Est-ce que c’était sa part animale qui reposait en elle qui avait parlé ? Elle avait hâte de trouver ce qu’elle cherchait. Plus vite elle le trouverait, plus vite elle retrouverait sa forme humaine et des pensées plus cohérentes, plus vite elle repartirait pour un autre endroit. En espérant qu’elle trouve des vêtements à sa taille…

Plus le soleil décroissait, plus elle sentait ses jambes se faire lourdes. Mais elle remarquait également que le courant de la rivière se faisait plus rapide. Elle continua alors, curieuse, lorsque ses oreilles perçurent un bruit léger : le grondement doux d’une cascade.

Elle fut bientôt penchée par dessus la falaise. A cinq mètre plus bas s’échouait l’eau qui coulait à quelques centimètre de ses pieds. Elle ne reconnaissait pas le paysage, mais le spectacle était grandiose ! Elle l’admira quelques secondes… avant d’aller se chercher un endroit plus sûr où passer la nuit.

Depuis combien de temps avait-elle quitté Suna ?… Un ninja digne de ce nom ne devait pas faire zèle de sentiments. Il devait les bloquer au fond de lui-même et s’efforcer de les oublier en toute circonstance. Le mal du pays en faisait partie. Elle n’aurait jamais dû commencer, encore moins continuer, à ressentir cette mélancolie qui lui enserrait le cœur tel un fil de fer barbelé et qui ne cessait de la tirailler comme pour la forcer à rentrer chez elle… Combien de cascades avait-elle vues ? Combien d’arbres ? Combien d’eau et de rivière ? Combien de brins d’herbe son corps avait-il digéré et assimilé ? Elle n’en savait strictement rien, elle avait, depuis deux jours, cessé de compter.

Le pire dans tout cela était certainement qu’elle n’avait aucun moyen de rentrer chez elle. Et si elle ne trouvait rapidement pas ce foutu temple et cette foutue cascade, la ninja qu’elle n’était plus allait sans doute péter un sérieux câble et sa colère serait probablement dirigée contre son propre pays, ses anciens amis et le monde en général. Elle était là, seule, et qui se souciait d’elle ? Des chasseurs de prime, désireux de la tuer pour éliminer toute menace qui n’avait jamais prouvé son existence… mais qui sommeillait peut-être quelque part en elle. Mais ils pouvaient toujours partir à sa recherche… ils ne trouveraient pas de trace d’elle, seulement les traces d’une jument solitaire extrêmement discrète qui avait emprunté divers chemins à peine praticables… Choses qu’elle se félicitait bien d’avoir fait : elle n’avait jamais avoué sa « particularité » étrange de pouvoir se transformer en animal à son Kage ou à quelqu’un d’autre d’ailleurs.

Parce qu’Oni n’avait pas d’amis à Suna. Et voilà qu’une autre plaie se rouvrait, béante et réclamant un épanchement de sang. Mais elle ferma ses pensées de force. Elle plongeait là dans un abîme de mélancolie maladive qui n’était bon ni pour elle ni pour la quête qu’elle avait décidée d’entreprendre. Inutile donc de continuer sur cette voie.

Le soleil se couchait lentement, délaissant la voûte céleste pour la léguer aux étoiles. Elle était allongée, sur le sol, sur le dos. De ses doigts fins et rendus douloureux par la marche qu’elle n’avait cessée depuis plusieurs jours, elle jouait avec le bandeau qui portait encore la marque de son passé. Une question vint se poser à son esprit tourmenté : Que devait-elle en faire, désormais ? Le barrer ? Le jeter ? Le garder ? Elle rechignait à accomplir les deux premières propositions et la dernière n’était guère avisée… Si quelqu’un s’en rendait compte, son signalement serait concentré sur Taki et son petit manège prendrait bientôt l’aspect d’une mascarade qui ferait rire beaucoup de gens… mais certainement pas elle…

Elle s’était posée au bord d’une rivière déchaînée. A une douzaine de mètres, une petite falaise découpait la forêt qui l’entourait dans un arc de cercle qui semblait éviter la cascade. Elle se tenait au centre de celle-ci, totalement à découvert mais, allongée parmi les hautes herbes, elle ne se pensait franchement pas repérable du premier coup d’œil. Et elle aurait bien le temps de repérer son ennemi, si ennemi il y avait, avant le second coup d’œil. Donc, tout allait bien…

Elle avait laissé le dernier village qu’elle avait « découvert » par hasard à plusieurs kilomètres au nord. Elle l’avait tout bonnement évité dès qu’elle en avait aperçu les premières traces. Elle ne souhaitait pas rencontrer des habitants de ce pays. Encore moins y rester plus longtemps, d’ailleurs. Mais elle n’avait pas le choix. Si elle ne le faisait pas, elle le regretterait toute sa vie pour aller se faire tuer quelque part ailleurs. Qu’avait-elle à perdre à chercher cette cascade ? Du temps, du temps qu’elle ne savait comment utiliser d’une autre façon, du temps qui filait comme le vent vers sa perte, si elle choisissait maintenant une autre direction. Elle n’avait aucune preuve logique qu’elle ne puisse survivre seule dans ce monde loin de Suna en tant que déserteur ninja, mais elle tenait dur comme fer ce raisonnement…

Elle n’avait même pas besoin de se demander pourquoi.

D’un geste presque trop habituel, elle rattacha son bandeau sur son bras gauche. Cela n’apaisa en rien le froid qui s’insinuait par sa peau nue mais elle rechignait de le mettre ailleurs. Si elle devait se transformer en urgence, tout autre endroit l’aurait déchiré comme du papier lors de la transformation. Elle se redressa un peu, soupirant, prenant appui sur ses coudes avant de se retourner sur le côté. Elle devait dormir, mais elle sentait que le sommeil ne viendrait pas. Ses pensées ne la lâcheraient pas ce soir.

La forêt était calme. Quelques oiseaux entamaient leur chant du soir avant de dormir, et il ne semblait pas y avoir d’autres animaux présents. Elle ferma les yeux. Le vent venait du sud, de la rivière et ne lui apportait que la douce odeur de la verdure luxuriante et nettement irriguée. Du temps passa. Combien, elle ne savait pas. Elle tanguait entre le sommeil et l’éveil mais elle venait de remarquer un curieux détail : le chant des oiseaux s’était brutalement arrêté et il pesait sur la clairière une étrange ambiance qui lui fit, sur le coup, froid dans le dos.

Mais elle n’eut même pas le temps de se redresser. Elle se figea dans son geste. Tout se précipita soudainement.

Elle vit, de ses yeux fatigués, un éclair fauve se diriger tout droit vers elle avec une rapidité presque extraordinaire. Une bouffée de terreur s’empara soudainement d’elle et bloqua le moindre de ses muscles. Elle sentit alors soudainement la chaleur de l’animal qui venait le lui sauter dessus, ainsi que son odeur de terre, d’animal et de sang. Elle ressentit une vive douleur lorsque les crocs s’enfoncèrent dans sa chair et que ses griffes, ne rencontrant quasiment pas d’obstacles, mirent en pièce la faible protection de son épiderme à divers endroits de son corps.

Ils roulèrent tous deux avec force dans l’herbe verte qui se teinta de rouge. Tout ce qu’elle vit de son agresseur, c’était un chat… un gros chat roux au pelage roux taché de brun foncé. Ses longues dents s’enfonçaient dans son épaule droite et ses griffes maintenaient sa prise au niveau de son dos. La douleur fulgurante n’empêcha toutefois pas l’ancienne juunin de réagir afin de sauver sa vie… ou du moins ce qu’il en restait. Elle ne voulait pas mourir. Elle n’avait aucune envie de laisser sa vie prendre fin aujourd’hui, malgré tout ce qu’elle avait pu penser auparavant. Elle voulait trouver des réponses à ses questions et elle ferait tout pour y arriver, parce que c’était vital. Même si elle ignorait pourquoi.

Dans un grognement de rage et de douleur à la fois, la jeune fille envoya un coup de pied, ramenant vivement sa jambe droite sous le ventre du prédateur et le repoussant d’elle dans un déchirement de chair à faire pâlir le plus aguerri des combattants. Elle se releva le plus rapidement possible et recula de son adversaire félin qui se redressait déjà pour happer sa proie qui avait eu l’audace de s’échapper de ses griffes. Elle sentait son propre sang dégouliner dans son dos et la douleur cuisante descendait lentement dans tout son bras.

Il prenait de nouveau appui pour lui sauter à la gorge, mais alors qu’il s’approchait et qu’Oni voyait déjà toute sa vie défiler devant ses yeux, avec, en dernière image, sa tombe comportant l’épitaphe :

« Oni UmaKaze, 17 ans, Mangée par un Chat »

Il se passa quelque chose d’inattendu mais de tout à fait logique : son pied glissa subitement alors qu’elle effectuait son ultime pas en arrière et elle perdit totalement l’équilibre. Incapable de se réceptionner, elle tomba dans l’eau glacée.

La rivière était profonde et agitée par tous les diables du monde. Son souffle coupé, elle se laissa submergé par les vagues d’eau qui lui passaient par dessus la tête et l’entraînaient indubitablement vers le précipice. Le liquide transparent se teintait de rouge. Elle n’entendit pas le plongeon du chat, et ne sentit aucune nouvelle morsure venir mais il était bien le dernier de ses soucis à ce moment-là. Une épaule en charpie, elle se contenta d’un seul bras pour essayer de nager, aussi bien que mal. Elle reprit une goulée d’air avant de repartir sous l’eau, ballottée comme une poupée de chiffon.

Et puis ce fut soudainement le vide.

La sensation de mourir qui vous saisit le cœur…

Elle tombait et ne pouvait pas lutter contre la pesanteur. Elle avait froid, gelée par les eaux qui l’entourait. Elle était plus faible qu’un poisson et ne pouvait strictement rien faire. La rivière prenait possession de son corps et il en résulterait uniquement de ce que les eaux voudront bien lui laisser… Son sang ne fit qu’un tour avant qu’elle ne ressente la douleur de la chute mais elle eut l’impression que cela avait duré une année, un siècle, l’éternité…

~

Elle ne pouvait plus bouger un seul muscle.

Il faisait noir et froid. Ses oreilles étaient bouchées, elle n’entendait rien. Elle recracha de l’eau avant de pouvoir reprendre à nouveau une respiration correcte. Elle sentait la terre sous son visage et l’odeur âcre du mucus qui y poussait par plaque. Elle ne désirait plus bouger, et se laisser mourir là. Il lui semblait qu’il n’y avait plus rien d’autre à faire.

Elle ignorait combien de temps elle était restée dans l’eau mais la rivière avait fini par la rejetée. Trempée, ensanglantée, courbaturée et bosselée de partout, Oni était allongée sur le ventre, les yeux clos et les dents serrées. Mourir allait être long et douloureux… Or, elle aurait réellement préféré mourir hachée menu par les rochers au pied d’une cascade plutôt que d’attendre là le retour du chat ou bien d’un autre prédateur attiré par l’odeur de son sang.

Elle ne voulait pas être mangée.

Cela pouvait se comprendre, non ?

Mais bouger était plus difficile en ce moment que de soulever une tonne si elle avait été en possession de toutes ses forces. Sa volonté bridée par le froid et la douleur, sa mélancolie toujours latente, elle avait bien envie de rester là et de voir ce que le destin lui proposera de nouveau pour la faire changer d’avis.

Et cela commença par le débouchement de ses oreilles.

Encore une cascade… Le son fut soudainement fort et peu agréable. Elle ouvrit faiblement les paupières mais elle ne la voyait pas. Elle ne voyait, dans le noir, que quelques arbres qui entouraient une sorte de petit lac ovale qui continuait en une rivière beaucoup plus calme un peu plus loin. Dans un soupir à faire flancher n’importe qui, elle tenta de se redresser.

Le froid avait engourdi tout son bras droit et avait momentanément ralenti l’hémorragie de la morsure et de son dos griffé. Elle se rendit compte qu’elle eut plus facile de se remettre sur son séant que ce qu’elle avait cru. Sa vue était trouble et elle se sentait prête à défaillir de nouveau une fois qu’elle eut fini mais après quelques respirations destinées à lui rendre son calme et sa tension, elle put admirer la cascade à laquelle elle tournait le dos quelques secondes plus tôt.

Son cœur manqua de s’arrêter totalement.

Elle l’avait trouvée !

Elle cligna des yeux et tenta de se relever totalement. Après plusieurs tentatives, l’une d’elle fut payante et elle put faire quelques pas vers les eaux qui s’abattaient violemment à une vingtaine de mètres. La paroi de la falaise qui se trouvait derrière ne comportait, à première vue, aucune entrée mais il faisait noire et on y voyait mal.

Elle se sentit soudain revenue dans son rêve, à s’approcher avec circonspection de l’entrée du temple étrange. Elle marchait d’un pas lent, peu assuré, et prudent à la fois. Elle se tenait l’épaule afin d’épancher le sang qui coulait encore sans quitter des yeux les aspérités de la roche. Elles se dessinaient un peu mieux au fur et à mesure qu’elle s’approchait et que ses yeux s’habituaient à la nuit éclairée par un petit croissant de lune.

Elle posa finalement sa main sur le mur et le suivit jusque sous les eaux bruyantes et dangereuses, évitant le plus possible leur contact alors qu’elle pénétrait par l’entrée dissimulée.

Elle y était finalement arrivée…

Invité

Et bien donc, c'est moi qui m'occupe de la notation et donc du don d'xp ! Une chance non ? Enfin on va voir ça... Razz

Tout d'abord, félicitation pour ton trèèèès bon rp ! Les récits sont dynamiques et plutôt bien structurés. Aussi je n'ai rien à redire, si ce n'est parfois un eu de monotonie dans le texte. Mais je dois avouer que c'est difficile à gérer. Donc, un grand bravo ! Et un record d'xp pour un free rp je pense ! ^_^

Voilà, 28XP pour toi ! Prends en soin !

Sur ce... ! * file *

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