[RP Noel] Objet Bonus- Quand botanique rime avec bad trip

Un vent chaud. Très chaud. La solitude absolue. Contraint de cligner des yeux pour préserver mes iris du sable flottant avec virulence dans l’air, je contemplais l’horizon, parmi lequel je ne distinguais rien d’autre que d’immenses dunes à l’horizon.

Une main se posa sur mon épaule. Je croisais alors le regard de Jiraiya, qui se tenait derrière moi, vêtu d’un accoutrement ridicule.

« Bon, tu as toujours eu des goûts de chiottes côté vestimentaire, mais là, avec la robe de grand-mère verte, tu te surpasses…»

Il baissa les yeux sur sa tenue, avant de me regarder de la tête au pied. C’est à cet instant précis que je réalisais qu’il n’était pas le seul. Moi aussi, je n’avais pas été épargné par la mode « chameau du désert » signée Christian Melchior. Une ignoble toge bleue bien trop ample me servait d’accoutrement. Mais je n’étais pas la plus à plaindre…

Orochimaru se présenta à son tour. Il était couvert d’un épais tissu rose à motifs jaunes. Bam. Le coup parti tout seul. Mon poing s’écrasa sur le visage du sannin blafard avant même que je ne sache pourquoi je ressentais tant de haine et de rancœur à son égard. Il se releva, plein de sable, légèrement hébété. Son regard était pourtant vide de tout reproche.

« Je ne sais pas pourquoi j’ai fais ça… Je crois que j’en avais simplement envie. » dis je en secouant la tête, tentant de justifier un acte que moi-même je ne comprenais pas.

« On y va ? » demanda Jiraiya.
« Allons y » renchérit Orochimaru.

Aller où ? Se perdre un peu plus dans le désert ? Aucune importance, car j’avais déjà hoché la tête en guise d’approbation et j’emboîtais à présent le pas de mes deux confrères, sans avoir la moindre idée de ce à quoi je m’engageais. Je le faisais, c’est tout. Et c’était la seule chose qui me paraissait importante.
Depuis combien de temps maintenant marchons nous dans ce désert ? Le temps, comme bien d’autres repères, semble n’avoir aucune substance ici. Tout ce que je peux dire, c’est qu’à présent, il fait nuit, et que nous marchons toujours tous trois vers une direction indéterminée. Orochimaru se prend les pieds dans sa toge, manquant de rouler dans le sable avec sa chevelure folle. Je ricane. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je suis certaine que c’est bien fait pour lui. Le froid nous gagne, tandis que les étoiles apparaissent les unes après les autres. L’une d’elle, particulièrement, retient notre attention. Elle brille particulièrement fort, et sa lumière présente quelque chose d’attirant, de serein.


« Sarutobi-sensei nous guide. » déclare Jiraiya, sur un ton d’une platitude à toute épreuve.
« Que sa sagesse nous montre le chemin » ajoute Orochimaru.

Une fois de plus, je me contente de hocher la tête. Une étoile, notre maître ? Si l’idée parait ridicule, elle me semble en cet instant parfaitement censée, logique. Je ne peux plus quitter l’astre des yeux. Il tisse un lien mystérieux entre moi et ma destination, et chacun de mes sens devient inutile. Il me suffit de fermer les yeux, et de suivre ce lien, l’esprit serein.

Pas après pas, le paysage change. Le sable cède du terrain face à la terre, les dunes font place à des collines verdoyantes. Bientôt, les premiers arbres apparaissent. Encore quelques pas. Ils se font forêt. Le ciel, plus sombre que jamais, se découvre totalement à notre vue lors que, sortant du couvert de la pinède, nous parvenons à une immense vallée. Au creux de cette dernière : une ferme aux interstices rayées de lumière. C’est ici. La raison de tout ce périple se trouve derrière les quelques planches desséchées qui protègent bétail et autres mammifères.

Nous descendons, mais nous ne sommes plus seuls. Bergers, paysans, nombreux sont ceux qui semblent suivre le même cheminement que nous. Peut-être un séminaire de pecnos. Après tout, vu nos tenues, c’est fort probable. Je ne comprends toujours pas, mais cela ne m’empêche pas de continuer à avancer, irrémédiablement, comme un papillon attiré par la lumière. Je souhaite que notre fin ne soit pas la même.
L’étoile Sarutobi scintille. Minuit approche. Nous parvenons enfin aux abords de la ferme. Jiraiya passe le premier. Il dégage la porte de la grange d’un geste du bras, quelque peu encombré par sa tenue vestimentaire pathétique. A l’intérieur, allongée dans la paille, Kushina, le ventre bombé de celles qui attendent un malheureux évènement. Pire encore, elle est déjà en plein travail, et nous offre une vue plongeante sur son vagin écartelé…


*Toi, tu va souffrir…*

A ses côtés, sans grande surprise, Minato se tient à genoux. Sa mine réjouie témoigne un peu plus d’une connerie ayant traversé les âges : « chérie, fais moi un gosse. » On oublie juste de préciser la règle : 7 minutes de plaisir, 9 mois d’attente, 12H de souffrances, 18 ans d’emmerdes. Enfin, d’un côté, il est blond…comme la touffe de poil qui dépasse désormais entre les cuisses de Kushina, qui hurle de douleur. C’est bon, c’est certain, je vais vomir. Orochimaru allonges alors ses bras élastiques pour aller cueillir le nouveau né sans trop s’approcher pour autant de la mère. Mesure de précaution, certainement. Le maître serpent tient à sa vie. Moi, je ne m’y risquerais pas… Il attrape le crâne du petit monstre et l’extirpe du vagin de sa mère, qui respire enfin et cesses de hurler.

Minato, les yeux brillants d’amour et de mièvrerie, prend alors son fils dans ses bras, alors que je m’approche afin de couper le cordon ombilical d’un revers de scalpel de chakra. Pas de raison que le mioche et sa mère restent attachés par une laisse organique plus longtemps. Alors que la petite famille s’agglutine autour du bébé, Jiraiya pose un genoux à terre.

- c’est lui, c’est l’Enfant de la Prophétie !
- pff, t’en a pas marre de tes conneries d’enfant et de prophétie ? Tu nous sors la même chose chaque fois que tu croises un garçon qui à le même air de tocard que toi…

Jiraiya me lance un regard larmoyant en bafouillant « mais…une grenouille me l’a dit ! », tandis qu’Orochimaru redonne à ses bras une longueur normale (ce serait dommage de marcher dessus…).

-Alors, petit ange, comment va-t-on t’appeler ? murmure tendrement Minato à l’oreille de son fils.
-Hum…Pourquoi pas Jésus ?
- Jésus ? Mais c’est tout pourri comme nom ! lâche Jiraiya. Pourquoi pas Mahomet tant que t’y es. Ça c’est le genre de nom dont personne ne se souviendra dans 1000 ans ! Non, il faut un nom qui claque…
- Pff, et tu proposes quoi, toi ?!
Jiraiya jeta un œil à la pièce. Son regard s’attarda sur le bol de ramen qui traînait dans un coin de la grange.
- Pourquoi pas Naruto ?
-Et tu oses prétendre que Jésus c’est ridicule ? Appelles le directement Nouille ou Cornichon, histoire que le préjudice de ce pauvre gosse ruine sa vie à jamais plutôt que de lui laisser l’ombre d’une chance !
- Orochimaru junior, c’est bien, non… ? tenta timidement Oro.
-… / - …
- Moi jtrouve ça mignon… bafouilla Orochimaru en se cachant derrière ses cheveux bruns pour fuir nos regards consternés.
- Bon, on fait quoi ? Si on se dépêche pas tous les lépreux du coins seront là qu’on aura toujours pas trouvé de nom a ce…
- A l’élu.
- Ouais, si tu veux.
- Moi j’aime bien Naruto, tenta Minato, futur Yondaime, et déjà au goût excécrable.
- Ben voyons, bien sûr, écoutes l’autre ahuri. Qui se ressemble s’assemble après tout...Pff, de toute manière, je m’en fou, appelles le Chaussette si tu veux, c’est pas moi qui vivrait avec un nom débile.
- Chaussette, ça me plait bien, lâcha Kushina avec un grand sourire.
-Chéri…laisses faire l’homme, ok ? Et tâches de te reposer…et de retrouver tes esprits…

Quelques secondes de silences s’imposèrent, puis Minato trancha.
-Ce sera Naruto.
- Ouais ! j’ai gagné ! lâcha Jiraiya dans son coin, abaissant vigoureusement le poing en signe de victoire.

Depuis l’entrée de la grange s’éleva une voix rocailleuse.
-Bon, vous lui offrez ses cadeaux au ptiot où faut attendre la saint glinglin ?
C’était Danzo, tout vêtu de frippes pourries et déchirées comme le paysan qu’il était. Il était accompagné de deux ânes.

- Des cadeaux ? Il fallait apporter des cadeaux ? O_o
- Ben oui, tu crois que ça sert à coin des parrains et marraines toi ?

Sur le coup, je ne répondis pas. Etre la marraine d’une chose rose, molle et frétillante qui ne cessait de brailler depuis qu’il était sorti du bide de sa mère ne m’enchantait pas plus que ça… Rien que pour qu’il se taise, je lui aurai volontiers offert tout l’or du monde.



Jiraiya commença. Il s’approcha du bébé, à présent collé contre la poitrine de sa mère, et glissa sur le petit être une peluche toute douce en forme de crapaud.
- Ah ben bravo, si avec ça il fait pas des cauchemars… lâchais je d’un ton sarcastique.
Orochimaru s’approcha à son tour, et sorti de sous sa cape rose une couverture ornée d’un renard monstrueux à neuf queues. Il la passa sous l’enfant en un geste affectueux.

*Non, je retire, finalement c’est pas le crapaud qui hantera ses rêves…*

A présent, tous les regards étaient tournés vers moi. La honte. Je m’approchais, me penchant Que pouvais je bien offrir à un bébé. Tout ce dont ça avait besoin à cet âge là, c’était manger, boire, hurler, et faire ses besoins. Le cadeau le plus utile aurait certainement été des boules quiès pour sa mère… Oh et puis merde, après tout rien ne m’empêchait de…

Naruto me fixa de ses deux grands yeux bleus, interrompant le cours de mes pensées. Sa petite main vint agripper le pendentif qui pendait au dessus de sa tête, et le gamin éclata d’un rire étrange, ce rire de bébé si particulier et unique. Pour la première fois depuis sa venue au monde, cet enfant riait, bafouillait, gazouillait…

Un sourire en coin défit les traits tendus de mon visage, tandis que d’un geste délicat j’ôtais le pendentif de mon cou, pour le passer autour de la tête du petit blondinet au nom si difficile à porter. Le pendentif lui arrivait au nombril. Il joua un moment avec avant de sombrer dans un profond sommeil.

Minato nous raccompagna jusqu’aux portes de la grange, en profitant au passage pour virer Danzo le paysan de chez lui. Nous étions toujours au cœur de la nuit, et devions à présent approximer les 01H du matin. Une fois tous les trois (enfin 6 avec l’autre pécor et ses deux ânes…) dehors, je vis Jiraiya et Orochimaru commencer à s’éloigner.

- On rentre ?
Aucune réponse…
- On rentre, hein ?
Toujours un silence de plomb. Orochimaru et Jiraiya s’éloignaient de plus en plus vite, et même en courant je ne parvenais à les rattraper.
- ON RENTRE ?! finis je par crier.



- Pour la troisième fois Madame, non ! Vous ne rentrerez pas ! La boutique est fermée ! FER-MEE ! Repassez aux heures d’ouvertures !

Le commerçant claqua ses volets, me laissant seule dans l’une des rues de Konoha, en plein désarroi. Il me fallut plusieurs minutes de respiration contrôlée pour retrouver mes esprits. J’ouvris le sac que je portais en bandouillère et en extirpait un vieux livre poussiéreux.

- Et ben, il ne plaisantait pas ce botaniste. Ces plantes ont vraiment de puissants effets hallucinogènes…

J’essuyais d’un revers de la manche les restes de poudre blanche qu’il me restait autour des narines. A l’intérieur de l’ouvrage que je tenais en main, des dizaines de descriptions de végétaux que je ne connaissais même pas de nom.



Impatiente de me lancer dans l’expérimentation de leurs capacités physiologiques, je glissais le livre de botanique dans son sac, et prenait la direction de chez moi, songeant avec curiosité à ce délire plus qu’étrange que je venais de vivre…

Hé hé hé...

*prend une allure de méchant*

Je vais te noter !

Alors, je sais que tu veux pas plus de 4 xps mais je peux pas décement le faire...
Franchement, je me suis tellement amusé a le lire que ca mériterait 8... - 1 pour la prez de Ji qui méritait plus que ca !

Ca fait 7 xps au total XD (plus que 4 en tout cas!) et pas de réel reproche a faire...

ps: histoire de chipoter, faire un deuxieme post, peut etre?