Election du Capitaine de la 5ème division

Quelle longue journée que celle qui se déroulait actuellement au sein même du Houmei Kongen. En tant que chef des services secrets du Houmei Kongen, Hokya avait dut s'assurer du bon fonctionnement des systèmes de défense de la base aux cotés de ces brutes de la 3ème division parce que les simplets de la 1ère étaient tous occupés avec la préparation du "couronnement" du nouvellement Capitaine en chef du Houmei, Kyusa Hakono. Ce gamin avait de l'avenir, Hokya le voyait dans ses yeux et dans l'attitude qu'il dégageait, mais il n'en était pas moins qu'il restait toujours un jeune qui devait faire ses preuves devant nombre de capitaine... Hokya compris, et ce même si ce Kyusa avait obtenu le soutient de la célèbre Tsunade Koichi de Konoha. Le sombre capitaine doutait qu'il y ait des personnes pour tenter de s'approprier l'inexpérience de Kyusa pour tourner le Houmei comme ils le sentent, mais cette idée n'était pas à exclure et Hokya serait là pour les déterrer, où qu'ils soient.

Mais le sombre capitaine devait se concentrer sur l'instant présent, pour l'instant, et laisser son lieutenant s'occuper de la paperasse car il avait autre chose à faire. Il n'était pas dur de remarquer le trou qu'il y avait dans les effectifs du Houmei Kongen lorsque l'on était capitaine, a savoir le Capitaine manquant de la 5ème division, et il y avait deux prétendant possible qui allaient devoir démontrer leurs capacités ici-même, dans cette salle de classe que venait d'atteindre Hokya au détours d'un couloir d'un batiment du quartier est. C'était une salle de classe banale, encore occupée par deux Genins qui jouaient aux cartes qui ne le remarquèrent même pas alors qu'il entrait et s'asseyait tranquillement à une table, extremement silencieusement.

Hokya était le premier à être entré dans cette salle et il serait rapidement suivit par deux autres capitaines, probablement Kyusa et Tsunade, qui tout comme lui seront chargés d'évaluer le bien fondé de la candidature des deux jeunes gens au titre de capitaine de la 5ème division. L'un des deux prendrait peut-être cette place, mais peut-être qu'aucun des deux ne sera accepté non-plus. Seul le temps et l'épreuve qui va se dérouler devant cette assemblée de 5 personnes, les Genins compris, permettront de le dire...

-"Ils devraient déjà être là..."

Prononça tout bas Hokya pour lui-même, faisant sursauter les deux Genins qui n'avaient pas sentit sa présence depuis son arrivée. Le Capitaine du Shinmoku posa ses yeux sur eux avant de prononcer:

-"Désolé pour vous, mais votre partie de carte est terminée..." D'un geste nonchalant de la main, il indiqua deux chaises et deux tables dans un coin. "... Asseyez vous là-bas pour l'instant, votre présence va nous être nécessaire..."

Sans accorder un regard de plus aux genins, le Capitaine reporta son attention sur ce qui l'entourait, il venait de sentir une présence...

Kira Isshin était allongé le toit d’un immeuble du Tougaï, faisant jouer une brindille sur ses dents, comme à son habitude. Il contemplais les faibles lueurs du jour qui passaient à travers l’une des nombreuses fissures conçu pour laisser passer les rayons du Soleil, recouvrant la Cité souterraine du Houmei Kongen. Les fondateurs du village avait crée un système plus qu'ingenieux de miroirs réflecteurs et de prismes cristallins pour laisser passer les rayons de l'Astre d'Or. Kira passais du temps à traquer les rares lieux baignés par la lumière du Soleil, car cela lui permettais de sentir la chaleur de l'astre sur son visage, et parfois de voir défiler la paisible course des nuages dans le Ciel. Il pourrait bien entendu se rendre à l'extérieur de la Cité pour jouir du Ciel en face à face, mais les déplacements à l'extérieur du Houmei était mal vu. Pour des raisons de sécurité évidemment. Le traumatisme du génocide apporté par les Seigneurs des 5 Pays et la révolte du peuple avait laissé sa marque dans beaucoup d'esprits.

La Première et la Seconde Division, en particulier, n'accepteraient surement pas l'envie de bronzer comme motif suffisant pour se balader sur Suirenjima surnommé « l'Île du Nénuphar». Seul les équipes de chasse, de pêches et de récupération de matériaux étaient autorisés à sortir la plupart du temps. Cela n'empêchais pas de petites escapades de la part du cadet du clan Isshin, mais aujourd'hui était un jour bien particulier. La veille, il avait reçu la visite d'un Messager de la Seconde Division qui lui avais remis la décision du Shireikan sur son accession au titre de Capitaine. Une épreuve allais se dérouler contre un autre postulant à ce titre, un certain Jounin originaire de Kumo d'après les rumeurs. Kira soupira à cette pensée :

« Yare Yare*... C'est vraiment ennuyeux ce genre de tests... Pourquoi à t'il fallu que je postule à la seule Division dont la maitrise est sujet à autant de débat, hein Oni-san ? »

"Tu m'a déjà repéré, Kira-kun ? "

Kira tourna alors la tête vers la personne qui s'était approché discrètement de lui depuis quelques secondes. Peu doué pour la discrétion, Kira pouvait reconnaître les tentatives d'embuscade de son frère entre mille, tant il en avait été la cible par le passé. Il est vrai qu'à Sakura, période béni de son enfance, les jeux de « chat » était monnaie courante entre les deux fils de Ryuken, l'Oukage de Sakura no Sato. Le grand frère de Kira, Ukitake, sourit et répondis :

« Et bien l'Education est un sujet délicat dans toutes les sociétés je présume. Après tout, c'est aux enseignants qu'on doit la valeur de leurs élèves. Étant donné les circonstances exceptionnels qui ont permis de rassembler des Ninjas de tant de différentes factions au sein du Houmei, il est normal que la nomination du futur directeur de l'Académie sois sujet à discorde. Toi qui à servis en tant que juunin Professeur à Kumo, tu sais à quel point les jeunes peuvent être turbulents. Alors des élèves à qui l'on à enseigner à se méfier des autres, voir à les haïr comme à Oto ou Kiri, dans leurs anciens Villages... »

Kira sourit à cette idée :

« C'est pas faux. J'imagine déjà la forme que prendrais le Comité des Parents d'Elèves... »

Ukitake s'approcha de son grand frère et s'assit prêt de lui, son visage prenant un air plus sérieux :

« Tu sais tu ne devrais pas prendre trop les responsabilités de ce poste à la légère... Devenir Capitaine n'est pas si différent qu'être nommé Kage, si ce n'est que les facteurs de discordes sont encore pires. Père m'a enseigné dès le plus jeune âge à lui succéder en temps qu'Oukage, et même diriger un Village aussi petit et retiré que le nôtre cela représentais une importante masse de travail. Et j'avoue que j'ai du mal à t'imaginer à un tel poste, toi qui n'a jamais voulu endosser la moindre responsabilité. »

Kira prit l'air faussement outragé :

« Ah bon ? Je suis peut être du genre calme mais je ne pense pas être si irresponsable que ça. »

Ukitake se mit bouger sa main droite d'un air professorale :

« Tu es un incorrigible flemmard, tu passe la plupart de ton temps libre à roupiller sur le moindre toit qui se présente ! Quand tu émerge enfin dans tes songes, tu ne pense qu'à aller courir les filles du Houmei et à les inviter dans les bars autour d'un saké. Tu es déconcentré, inconstant, et je te parle même pas de... »

Kira se releva et interrompis son frère :

« Et bien Ukitake à t'entendre tu as une bien maigre opinion de moi, et en ma volonté de devenir Capitaine. Il est vrai que je me suis toujours identifier aux nuages qui dansent dans le Ciel... Que ne donnerais je pas pour retourner sous les magnifiques arbres de Sakura, afin d'y dormir recouvert de l'odeur et des pétales de cerisiers qui ont peuplés mon enfance... »

Ukitake ne connaissait que trop bien ce sentiment... Sakura avait été un bonheur pour Kira, le cadet des trois frères du clan Isshin. Père l'avais toujours gâté, tandis que lui même avais du assumer très tôt le rôle de successeur, rôle abandonné par son ainé il y a longtemps...

« Justement Kira. Pourquoi alors t'imposer de tels responsabilités ? Ne préférais tu pas un poste moindre afin de pouvoir y évoluer à ta guise, libéré des contraintes. Pourquoi une telle décision ? »

Kira cracha alors sa brindille et répondis, d'un air très sérieux :

« Justement parce que je suis ainsi... Quand l'orage guette, les nuages se chargent d'eau et recouvrent les hommes de leur pluie. L'orage est venu, plus violent que jamais, et il est nécessaire pour moi d'apporter mon savoir et mon expérience aux autres. Si je parvins à m'imposer la nécessité de changer moi même, alors peut être pourrais je avoir cet effet sur mes futurs élèves. Qui plus est, qui de mieux que le plus médiocre et je-m'en-foutiste des Ninjas du Houmei pour comprendre et maitriser les têtes brulés accroché à l'ancien monde ? »

Ukitake ne répondis rien. Si son frère pouvais s'épanouir dans cette voie, grand bien lui fasse. Mais au fond de lui il ne put s'empêcher de penser :

« Et peut être qu'en assumant enfin tes responsabilités, tu te pardonneras toi même pour ce qui est arrivé à nôtre Père et à Sakura... Tu espère transmettre l'héritage de Ryuken aux nouvelles générations... Celle d'un monde où les hommes pourraient s'unir, quels que soient leurs origines, pour y fonder un lieu de paix et de compréhension. Idéaliste mon frère... Qui l'aurait cru...»

Kira s'étira les bras et dit en baillant :

« Bon il va être l'heure... Je dois me rendre à l'Academie. Tu m'accompagne, oni-san ? »

Ukitake regarda vers les quartiers du Shireikan et déclara :

« Non je dois me rendre aux Quartiers de la Première Division. Le nouveau Capitaine à mis en place de nouvelles dispositions. Mais avant j'ai deux trois choses à te dire sur ton concurrent. »

Ukitake prit l'air plus sérieux que jamais, fronçant les sourcils :

« Il s'appelle Jin, membre du noble Clan Rai. Mais apparemment il aurait rompu tous lien avec sa famille pour rejoindre le Village caché d'Oto, au service du Saninn Orochimaru, quelques années avant la Quatrième Guerre Ninja. Je te conseille donc de t'en méfier car les serviteurs du Serpent de Konoha sont connus pour leur aptitude à la tromperie. Ils ont la réputation d'êtres des voleurs, des pratiquants assidus de Kinjutsu et des renégats, qui sont prêt à toutes les ruses pour s'approcher du pouvoir. Ils ont commis des actes particulièrement atroces pendant la guerre. Tandis que des membres de la famille Rai sont plutôt réputé pour leur arrogance. Un mélange possiblement explosif donc. »

Kira se tourna vers l'Académie, tournant le dos à son frère :

« Explosif pour soi même, pas pour autrui. On verra bien ce qui se passera. Ce n'est pas trop mon style de m'inquiéter à l'avance de ce genre de détails. J'ai toujours préférais réagir à l'instinct... Mais merci de tes conseils. Je dois partir. A plus tard Nii-sama »

Et Kira se dirigea prestement vers vers la salle de classe de l'Académie...

En entrant dans la salle, il n'y avais que trois personnes. Mais celle qui intéressait le pus Kira était l'homme au teint neutre qui attendais debout prêt du tableau. Il s'agissait là de Hokya Shikuni, ancien Shishidaime de Kumo. Kira avais servis son prédécesseur durant plusieurs années, comme le Pacte de son Père l'imposais. Il était déjà au front quand Hokya fut nommé, peu avant la déclaration officielle de la Quatrième Guerre Ninja. Bien que plus jeune que lui d'une dizaine d'année, Kira savait que ce jeune Ninja était un véritable génie, doublé d'un stratège hors pair et. Durant le dernier conflit, il a su mener les troupes de Kumo et se faire respecter sans grande difficulté, tant son attitude et son magnétisme transparaissait dans ses paroles. Le visage froid, une aura de mystère plane depuis toujours sur ce personnage. S'il était l'un des juges de son épreuve, Kira savait que ce dernier ne laisserait transparaitre aucun indice susceptible de le trahir ou de l'aider durant le test. Tel était la réputation de cet homme. Kira prit le temps de le saluer :

« Raika... Euh Capitaine Shikuni désolé, ravi de cous rencontrer. »

Puis il prit un air joviale, fit un tour d'horizon de la pièce du regard et sortant une petite bouteille de saké il déclara :

« Yare yare* apparemment je suis le premier arrivé on dirait. La lettre que j'ai reçu mentionnais la présence de plusieurs Capitaines je crois. Peut être pourrions nous en profiter pour attendre les autres autour d'un verre, histoire de se détendre ?


Kira afficha son sourire le plus sympathique. Selon la réponse du Capitaine de la Seconde Division, il pourrait enfin confirmer ou infirmer les rumeurs qu'on lui avais dit à son sujet... Ninja érudit et prudent, le cadet du clan Isshin tenais à bien cerner la personnalité des juges qui décideraient sous peu de son Destin au sein du Houmei...


*Yare : Expression courante signifiant "Et bien".

Mugi enfila son uniforme de postier. Le réveil avait été aisé. Il n'avait rien à faire aujourd'hui. Il avala une brique de lait, s'alluma une cigarette. La fuma. La jeta, en bon mégot qu'elle était, par la fenêtre. Il ne s'était que très récemment mis à fumer. Ce sur quoi il avait balancé son mégot était un type qui avait amené un message. D'habitude, c'était son job au sein de l'organisation.

"Hey! Un peu de respect pour les messager. C'est un job pourri, okay, mais un minimum de respect..."


Le mec se prit une énorme droite qui le fit voler sur quelques mètres. Il se releva outré. Puis il lu le nom de GM 035 sur la porte. Le Ninja postier. Celui que chaque grand responsable d'avant guerre avait rencontré. Beaucoup connaissait son parcours et son histoire. Ainsi, le piètre messager ne fit pas d'histoire. Il délivra juste le message. La Mention "Secret" attira l'attention de Mugi. Laissant le porteur de la lettre se retirer, il se focalisa sur le message.

Citation :

Salutation.

Nous savons votre interet pour un poste dans la 5ème division. Aujourd'hui sera nommé le Capitaine, à la suite de tests, auxquels vous serez convié. Merci de venir à l'heure dites, après un Henge en Genin. Vous n'hésiterez pas à les tester.

Respectueusement.

Il enfila ses lunettes de détection, qui ne marchaient d'ailleurs plus depuis la guerre, et qu'il ne gardait que pour le look, puis sortit tranquillement de sa maison. Il avait envie, avant d'aller bosser, de passer vers le Jinsei. L'arbre était à l'image de la renaissance. Magnifique. Mais aussi à l'image du chemin à parcourir. Immense.

Après un Henge bien senti, Mugiwara, devenu Tyuko Bobu, un petit gros à lunette, se dirigea vers le quartier Est. Vers le Tougai. Les terrains d'entraînements, les batiments. Tout montrait l'acharnement à se relever. Et il trouvait sa beau.

Il arriva à la salle dites. Il n'y avait qu'un Genin. Surement un autre Henge. Il se mirent à jouer au cartes. Notre héros avala un Chewing Gum et commença à faire des bulle sonore. Il s'arreta à l'arrivée d'Hokya.

-"Désolé pour vous, mais votre partie de carte est terminée..." D'un geste nonchalant de la main, il indiqua deux chaises et deux tables dans un coin. "... Asseyez vous là-bas pour l'instant, votre présence va nous être nécessaire..."

Quand Kira arriva, il prit son job avec finesse. Il se remit à faire des bulles, avec parcimonie, puis à battre les cartes, juste pour le plaisir de le faire. Il était impatient de voir la réaction de Kira face à ces petites nonchalances. Évidement, il n'oubliait pas de sembler emerveillé par ce qui allait ce passer...

[Oki j'ai fais l'édite ^^ Thanks ]


-"Le capitaine Koichi et le capitaine Hakono ne devraient pas tarder... tout comme votre rival pour le titre de Capitaine, je l'espère pour lui tout du moins... Pas trop nerveux...?"

Kira rangea alors sa bouteille. Ainsi l'ancien Shishidaime Raikage de Kumo avait répondu avec calme, ne laissant même pas l'ombre d'une surprise apparaître sur son visage... Kira avait néanmoins obtenu une information intéréssante : le nom des deux autres juges de l'épreuve. Il s'agissait des Capitaines Koichi et Hakono. Kira connaissait très peu le Capitaine Hakono, mais il avait par contre énormément entendu parler de Tsunade, la Capitaine la plus respecté de tous, celle qui était au commande de la Sixième Division. Il avait affronté de nombreuses fois Konoha pendant la guerre, assez pour savoir que de tous le Villages, il était celui qui se rapprochait le plus de Sakura no sato, du moins dans la philosophie. Tsunade, sans doute influencés par son passé d'experte du Iryou No Jutsu, a su faire garder à ses troupes un comportement humain même pendant les pires instants de ce carnage. Moins démonstrative de violence que certains Villages, les ninjas de Konoha étaient alors soudés par un lien d'enthousiasme et de solidarité extrêmement fort. Ils nommaient cela "La Volonté du Feu" et Kira avait du souvent "simulé" des combats contre ses troupes, plus qu'avec n'importe quel autre village.

En effet vers la fin du conflit, au moment où Kira sentit que rien de bon ne sortirai de cette guerre. Il lui arrivait donc souvent d'affronter ces adversaires de façon à les laisser en vie, et à attendre le moment de se retirer. Cette stratégie lui à permis de ne pas ôter la vie à de nombreux ninjas qui ont survécût et qui peuvent désormais s'épanouir au sein du nouveau monde. Une attitude partagée par un Jounin de Konoha qui était facilement entré dans son jeu : un certain Shikamaru Nara. Leurs deux équipes durent mises sur une mission en commun durant la guerre, consistant à ralentir des mouvements de troupes d'Iwa. Leurs deux équipes avaient pour ordre de tenir une position, et le manque d'enthousiasme des deux Ninjas qui dissimulait un esprit calculateur retors créèrent une situation d'enlisement pendant presque un mois. Mois où Kira avait plus l'impression d'affronter un adversaire aux échecs ou au jeu de Go que de s'associer avec un Ninja... Les troupes adverses devaient affronter les délires des deux Jounin allié et ne comprenaient plus trop ce qui se passais. Un des rares moments agréables du conflit, où Kira était satisfait de voir que des gens comme li existaient dans l'autre camp. Des Ninja qui ne résumaient pas leur rôle à celui d'assassin sans scrupule, comme son frère...

Aujourd'hui le cadet du clan Isshin savait qu'il avait eu raison de réagir ainsi. Tuer n'était pas un problème dans l'absolu, mais Kira avait toujours eu besoin d'une raison pour ça. Et quelques morts de plus n'aurait rien changer à l'issue de ce Quatrième conflit mondial. Encore moins à la purge qui en découla...

Toutes ces pensés furent analysés en quelques secondes par Kira. Il répondit ensuite au Capitaine Hokya sur un ton décontracté :

" Tout à fait je suis emplis de stress. J'espère que tout ira pour le mieux et que l'épreuve se passera dans le calme. "

La fin de la phrase du postulant au titre de Capitaine fut atténué par le bruit d'un chewing gum mâchouiller par l'un des gamins présent dans la salle, qui semblait avoir quelques petits problèmes de poids...

Des bruits de pas dans le couloir. Trop nombreux pour avoir une signification en accord avec la scène. Certains étaient distants, d’autres très proches, comme si des dizaines de personnes se baladaient dans les couloirs. Une chose intrigante étant donné les circonstances, qui ne manqua pas d’alerter les ninjas déjà présents dans la salle. En guise d’explication, Tsunade Koichi entra dans la salle, sans prononcer un mot, elle observa tout d’abord Hokya Shikuni, puis Kira Isshin, et, sans jeter un œil aux pseudos genins présents, elle…disparut en un nuage de fumée.



Un champ de bâtiments. Une horde de toits. Une armées de portes. Une légion de couloirs. Bon sang mais qui diable pouvait attribuer à cette citadelle labyrinthique un quelconque trait pratique ? Jetant un coup d’œil presque plein de regrets vers mon Jinsei, je soupirais. Une fois de plus, mon sens de l’orientation s’illustrait de manière éclatante. En quelques semaines de vie au sein du Houmei Kongen, je ne parvenais toujours pas à m’éloigner du sentier tout droit tracé qui reliait le Shireikan au Jinsei sans me perdre. Et pour cause, les balades au cœur de la cité ne m’enchantaient guère. Moins de temps je passais enfouie en ces bas-fonds, mieux je me portais. Mais certains déplacements étaient, par la force des choses, nécessaires. C’était bel et bien le cas, aujourd’hui, et si je ne pressais pas le pas, je risquais fort d’arriver en retard. Non pas que le concept en lui-même ne me pose problème, mais devoir présenter de plates excuses pour quelque chose d’aussi insignifiant, ce n’était qu’une manière parmi tant d’autres d’allonger un peu plus la durée de cette entrevue, ce qui n’était franchement pas nécessaire. Cette nomination me prendrait déjà bien assez de temps comme ça, inutile d’en rajouter. C’est donc dans l’angoisse d’essuyer un sermon plus long que réprobateur que je m’activais à trouver le bon bâtiment.



Rien à faire. Les différents chemins n’étaient qu’une succession de constructions similaires en tout point, ne variant que de temps à autre par leur hauteur ou leur nombre de fenêtre et d’accès. Dieu merci, le Jinsei, lui n’était pas qu’une vulgaire succession de bâtisses clon…hey, attendez une minute !



Quelques signes et une incantation plus tard, autant de Tsunade que de bâtiments environnants se mettaient a harpenter les rues, en quête du point de rendez vous. La plupart eurent tôt fait de disparaitre derrière les façades, moins scrupuleuses que l’originale à parcourir les moindres recoins. Pour ma part j’optais pour ma méthode de prédilection en cas de problème autre que lié a la 6ème Division : Me poser dans un coin et songer aux activités prochaines de l’Hiketsu en attendant que le problème se résolve de lui-même. Mes activités étaient responsables de suffisamment de contrariétés pour que je ne ressente le besoin de m’en inventer d’avantage. Et si qui que ce soit avait une solution, alors ce n’était simplement plus mon problème. Par ailleurs, me retrouver mêlée à cette mise à l’épreuve ne m’enchantait pas. Mais c’est bien la moindre des choses que je pouvais faire pour Kyusa-kun, ainsi que pour les autres capitaines qui daignaient eux aussi prendre de leur temps pour participer à cette série de test.

Une perturbation du chakra me fit comprendre que l’errance s’achevait sur cette pensée. Sans plus attendre, je dissipais tous les clones, et me retrouvais avec une bonne douzaine de trajectoires différentes en tête. Une seule menait aux ninjas sollicités pour cette occasion, et il ne fut pas très difficile d’en remonter la piste.



Sans plus attendre, je m’engouffrais dans le couloir. Sobre. Régulier. Classique. Un environnement presque austère. En d’autres circonstances, je me serais figuré les lieux plus accueillants et stimulants. Mais nous étions au Houmei Kongen. Le dernier bastion ninja à ce jour. La convivialité des lieux, c’était le cadet de mes soucis, du moment que cet endroit remplissait son office. Et pour se faire, il se devait d’avoir un maitre des lieux digne de ce nom…



Enfin, je parvenais dans la bonne salle. Devant moi, Hokya Shikuni, avec qui j’échangeais un cordial regard accompagné d’un signe de tête. Entre Kage déchus s’établissait comme une sorte de connexion. Nous étions heureux d’être en vie, moins de ne pas l’être au cœur de nos villages respectif, et amputés d’une partie de nos âmes et raisons de vivre par la perte de ce que nous étions censés protéger au péril de notre vie. Ce n’est malheureusement pas la mienne qui avait été prise au cours de la chute de Konoha, mais des milliers d’autres. J’aurais volontiers fait l’échange, sans hésitation aucune. Mais il était simplement trop tard pour songer à cela maintenant. Bien trop tard. Durant une seconde, mes yeux se fermèrent. S’ils n’étaient pas résolument tournés vers l’avenir, je préférais encore maintenir mes paupières closes. Une manière de ne jamais regarder en arrière.

Une fois le regard de nouveau assuré, je jetais un œil rapide à la pièce. Les prétendus-élèves étaient bien présent, et l’un des prétendants au titre aussi. Kira Isshin. Nombre de rumeurs folles couraient, trottaient, galopaient au sujet de cet homme. Les plus folles comme les plus fantasques. Qu’importe, je ne prêtais aucune attention à ces rumeurs de couloirs. Ces derniers étaient présents en un nombre bien assez conséquent au sein du Houmei pour suffir a transformer le jour en nuit d’une oreille à l’autre, je venais d’en faire l’expérience. A ce sujet…



Tout en achevant ma phrase sur un sourire décontracté, j’otais ma veste à l’insigne de l’Hiketsu, la faisant négligemment glisser sur une chaise. Moins je la portais, mieux je me portais ! Mon kimono noir et beige de soie était infiniment plus représentatif de mon état d’esprit actuel, fort probablement parce que lui ne m’était en aucun cas imposé.
Inutile de perdre du temps, si je pouvais me faire une opinion complète de l’individu prétendant au titre qui se tenait devant moi tout de suite, je pourrai au plus vite me consacrer à des activités plus intéressantes. Aussi le fixais-je avec la plus grande attention, ne cherchant même pas à dissimuler mon intérêt.

Décidément les choses prenaient une tournure à laquelle Kira ne s'attendais pas. Que Jin sois en retard était une chose : qu'il sois à attendre seul entre deux Capitaines en était une autre ! Si Kira avait été un ninja comme les autres à ce moment là, le stress du moment lui aurait surement déclenché une crise cardiaque. Mais la vie lui avais appris très tôt à ne pas s'inquiéter pour si peu. D'ailleurs Kira s'inquiétait généralement peu, car en dépit des apparences il avait l'habitude de contrôler son environnement. Ses gestes, son attitude, son visage. Tout n'était qu'un leurre destiné à distraire son entourage... En général. Car le comique de la situation commençait à créer un véritable sourire sur le visage du Lieutenant de la Cinquième Division. Et cela commença par l'arrivée en deux temps de Tsunade Koichi. Quand elle disparut Kira pensa :

"Kage Bunshin ? Décidément l'Hokage de Konoha transpire de polyvalence..."

Il savait comme beaucoup, en effet, que Tsunade était la principale architecte des lieux, grâce au Kekkai Genkaï offert par son ancêtre : Shodaime Hokage. Le Mokuton était un Ninjutsu plus qu'efficace. Sans parler de sa réputation de medical-nin, qui n'est plus à refaire...

Puis elle apparut (pour de vrai ?) dans la salle de classe. Se tournant vers Kira elle déclara :

« Kira Isshin, n’est ce pas ? Songez à ajouter quelques distinctions architecturales si vous finissez à la tête de la 5ème Division, ce que je vous souhaite. Je m’en voudrais de ne jamais vous rendre visite par peur de m’égarer dans ce labyrinthe… »

Kira salua la Capitaine de la Sixième Division en abaissant son chapeau et en courbant la tête :

" Merci de votre attention, Tsunade-taicho. Je prendrais en compte cette remarque venant de la part de la Capitaine du Département des Mystères et des Recherches. J'en profite d'ailleurs pour vous exprimer mes sincères félicitations pour la part importante de travail que vous avez fourni afin de 'établir un endroit sur pour notre communauté. Si je deviens Capitaine, je songerais alors à un rapprochement entre nos deux Divisions afin de pouvoir profiter d'autres conseils sur la gestion des locaux du Tougaï..."

Mais avant même que Tsunade ne put répondre quoi que se soit, l'un des gamins présent en classe invectiva Kira :

"Tu l'a tué, hein? Ton rival! C'était plus facile de devenir Capitaine, comme ça. Avoue!"

Kira prit un air faussement étonné et répondit en se désignant du doigt :

"Petit con XD Tu m'accuse du meurtre d'un officier devant deux Capitaines ? Je vais te...."

"Moi ? Tuer ? Hahaha... Je crains que cela sois impossible petit. Je pense avoir l'alibi qu'il faut. Ce matin j'ai dormi tard, épuisé par ma nuit. Je me suis remis d'une sacrée soirée passé la veille avec M..."

Puis se rappelant la présence de Tsunade et voulant évité une gaffe majeure il se reprit :

"Mon frère. Ukitake de la Première Division. Ou peu s'en faut. Une longue soirée ennuyeuse à... discuter. Dans mes quartiers."

Il mit alors son bras droit sur son épaule gauche et continua :

"J'ai d'ailleurs si mal dormi que j'ai une méchante courbature à l'épaule. Hahahaa..."

Il finis la phrase par un rire discret, esperant qu'on ne lui poserais pas d'autres questions sur son "alibi". Puis il reprit un visage serieux et ajouta, regardant Hokya :

"Et de toute manière, s'il est arrivé quelque chose à ce Jin, je pense que la Seconde Division du Houmei doit être au courant non ?"

Et par cette pirouette, il fit rebondir la discussion sur le Capitaine des Services Secrets, toujours impassible...


[ HRP : Ca t'apprendra à t'agiter en fronçant les sourcils XD ]

Je me grattais la tête à ce énième changement de rue. J’avais beau avoir ordonné la construction de tous ces bâtiments, je ne savais pas vraiment où ils se trouvaient concrètement, ni à quoi ils pouvaient franchement ressembler… Dans tous les cas, j’avançais, sans trop savoir où je mettais les pieds. Néanmoins, je bombais le torse et je prenais un air fier ! Aujourd’hui, était en quelques sortes un grand jour : l’élection du capitaine de la 5ème division était imminente et je me devais d’être présent. Toutefois, j’avais beau être rempli de bonne volonté et de bons sentiments, j’étais officiellement paumé. Bien sûr, j’aurai pu demander mon chemin à l’un des sbires postés ici à longueur de journée.

Alors, je tournai la tête vers ma gauche, et j’aperçus Tsunade… Avant même que je puisse l’interpeler pour demander son aide, elle avait disparu dans l’obscurité et la profondeur d’une des ruelles de l’Humei Kongen. Déçu, je repartis dans le sens inverse, et quelle fut ma surprise, au tournant… Tsunade ! Ou bien j’avais un sérieux problème de vue, ou bien il y avait bel et bien un souci… Je secouais la tête, et lorsque je rouvris les yeux, la seconde version de la femme avait disparu. J’allais mal…

« Putain, le café du Shireikan est vraiment rempli de merdes… » , constatai-je, face à ce que je croyais être des hallucinations.

Des rues, toujours plus de rues, de ruelles, de panneaux incompréhensibles et de traces au sol qui ne voulaient rien dire ! J’en avais marre, et alors que j’extériorisais d’un violent coup de pied sur le sol, qui laissa malgré moi une marque dans le sol, je repartais, avec une partie de ma bonne humeur du matin en moins. J’allais trouver ce fichu bâtiment, foi de Ninja ! Je jurai affreusement à chaque changement de rue, et dans des circonstances moins stressantes, de tels propos m’auraient peut-être choqué.

« Si je chope le mec qui a eu l’idée de construire des bâtiments aussi pourris, je lui fait regretter d’être né, et quand je lui aurait fait avaler ses boyaux par les oreilles et que j’aurai fait un collier à sa mère avec le reste, je jetterai son cadavre dans le Mekkai… », répétai-je pour me calmer, du mieux que je le pouvais.

Ni une, ni deux, j’attrapai mon poignet. J’étais en retard, merde ! Je ne sais pas ce qui me traversa brusquement l’esprit à ce moment là, mais jamais, ô non jamais, je n’avais perdu les pédales à ce point… Je m’arrêtai, et alors que j’amorçai mon poing comme si j’allais jeter une balle à des centaines de mètres, je l’explosai dans le premier mur dont je pus apercevoir le blanc granit. Je ne sais pas si c’est l’instinct, ou tout simplement ma bonne étoile qui me fit apparaître la vraie Tsunade, le Capitaine Hokya Shikuni, l’un des deux prétendants au poste de Capitaine de la 5ème division et des Genins, que je ne connaissais pas. Je venais de pulvériser le mur, et je faisais comme si de rien n’était. Déjà irrité, je n’appliquai désormais plus le ton de la rigolade, bien que j’en avais besoin…

« Salutations… A tous… Capitaine Hakono, 1ère division.» , articulai-je du mieux que je pouvais.

Un petit Genin, bien en chair, semblait me regarder bizarrement… Je craquai.

« ET TOI, TU T’ASSEOIS ! »

J'avais hurlé. Puis, je m'étais repris, et d'un air presque innocent et enfantin, j'étais allé me poster près des deux capitaines déjà présents.
Et bêh…

Amusant. Voilà qu’une mini joute verbale se jouait devant mes yeux, avec pour principaux protagonistes un officier déguisé, un prétendant, et un capitaine. Je ne pouvais m’empêcher de sourire, plus encore en devinant les mœurs de Kira Isshin.



Mais un fracas mit un terme à cette petite scène. Kyusa Hakono, la frustration gravée sur le visage, fit irruption, faisant par la même occasion voler un mur en éclat. Comme quoi, la Volonté du Feu n’était pas le seul héritage que j’avais laissé aux anciens habitants de Konoha. Le caractère de cochon allait de pair avec. Il regarda avec un profond agacement le genin, et lacha un « ET TOI, TU T’ASSEOIS ! » bien sentit et parfaitement autoritaire. L’atmosphère était quelque peu tendue, et ma gaité de cœur avait ses limites. Autant rétablir un semblant d’humeur courtoise, ou l’attente du dénommé Jin Rai, toujours absent, serait des plus ennuyeuses.



Je me glissais sur une chaise à coté du faux-genin, m’emparant de l’une des cartes au hasard sans la regarder. Un vieux rituel qui me revenait en mémoire, reliques du temps de mon exil. Que de souvenirs…



En un geste qui se voulait classe je retournais alors la carte en basculant mon index et mon majeur, révélant un….



A ce que je pouvais voir, ma poisse légendaire était, elle aussi, toujours de la partie. Mais dans le fond, c’était plutôt une bonne nouvelle. Souriant à cette pensée, j’imprégnais la table de chakra afin d’en moduler la forme, me contentant d’en extirper un jeton de bois avant de le multiplier en une centaine d’autres à l’aide d’un Kage Bunshin. La table était à présent recouverte de jetons, et de cartes. Me tournant vers l’assemblée, je balayais la pièce du regard tout en m’étirant nonchalamment, ce qui n’était pas sans faire ressortir considérablement ma poitrine déjà bien en vue.

Kira sourit devant la proposition de Tsunade et s'assit à sa gauche, devant la table modifié par son Mokuton. Pendant une fraction de secondes, des centaines de parties lors de soirées arrosés revinrent d'un coup dans la mémoire du Lieutenant Isshin. Et les réflexes qui vont avec... Il lorgna discrètement sur sa poitrine plus que provocante à peine cacher par son haori de Capitaine et annonça :

"Et bien voila une épreuve qui débute bien, Taicho. En passant vous confirmez certaines rumeurs que j'ai entendu de vous. Il parait qu'avant que vous ne soyez nommé Hokage vous étiez une femme aux moeurs... joueuses."

Un sourire malicieux parcourut le visage de celui qui fut autrefois surnommé le "Coureur de Kumo". Il ajouta, sortant sa bouteille de saké dissimulé quelques minutes plus tôt."

" D'ailleurs Capitaine Tsunade, si on entre ainsi dans les festivités... Puis je désormais nous en faire profiter, Shikuni-taicho ?

D’accord, le mur dont quelques traces étaient encore collées à mon poing ne m’avait strictement rien fait. D’accord, il y avait des méthodes plus catholiques de rentrer dans un lieu public. D’accord, démarrer la conversation avec certains types de personnes n’était pas mon point fort. D’accord, ce n’était pas très respectueux d’envoyer chier un pov’ Genin dont la connerie n’avait pour égale que la circonférence de son ventre. Enfin bref, j’étais d’accord sur plein de trucs, pour une fois. Je laissai glisser mon regard sur tous mes interlocuteurs, lentement… La remarque de Tsunade m’apaisa, et je calmai doucement mes ardeurs, me décrispant.

« Oui, oui, vous avez raison. Desolé… », prononçai-je lentement, sans oublier le petit regard hypocrite destiné à l’officier déguisé en Genin.

Mes yeux glissaient au même rythme que l’ex-Hokage, alors qu’elle s’asseyait sur une chaise, avalant une des cartes du paquet présent ici-même dans sa main… Avant même que l’information ait atteint ce qui me servait de cerveau, j’avais tout compris, et, ça ne me donnait pas tellement envie d’aller plus loin. Toussant légèrement et plaçant ma main droite devant ma bouche, je regardai le spectacle, qui n’avait l’air de rien comme cela, mais qui me faisait presque peur. Oui, c’était le mot. Tsunade, avec une carte dans la main, ça avait de quoi me faire déguerpir à des dizaines de kilomètres sans demander mon reste… Alors qu’elle retournait lentement son poignet pour nous dévoiler peu à peu le deux de carreau. Quelle classe dans le geste, et quelle pitié dans le résultat… Je ne pus m’empêcher de sourire, laissant les vieux souvenirs des parties de cartes avec Tsunade m’envahir. Combien de fois avait-elle perdu, déjà… ? Je ne comptais plus…

Avant même de pouvoir contrer avec n’importe quel argument ou onomatopée, la table s’était déjà transformée en véritable tapis de jeu et il ne manquait plus que les joueurs afin de compléter le cliché. Bien sûr, une partie de cartes n’avait rien de malsain. Au contraire, quel plaisir d’observer Tsunade en train de vendre sa pair de deux comme si sa main était le receleur d’une Quinte Flush Royale… Un bon exercice pour les zygomatiques. Et puis, c’était un bon exercice de concentration, aussi étrange que cela puisse paraître. Triant rapidement les arguments qui apparaissaient un à un dans mon cerveau, la réponse ne se fit pas attendre. Posant ma main sur la gauche avec un geste le plus classe possible, je m’asseyais sur une des chaises de bois, tout en balayant la salle du regard.

« Hum… Je suis de la partie. Je ne vois pas de soucis à se divertir un peu en attendant notre prochain concurrent, n’est-ce pas ? », annonçai-je avec une voix douce, mais plutôt ferme : il ne fallait pas céder au bordellisme, ou nous étions finiiiiiiiissss…

Je fixai le paquet de cartes. J’avais toujours trouvé ça plus ou moins étrange… De simples bouts de papier, qui pourtant, réussissaient souvent à révéler la véritable nature des hommes… C’était tout simplement passionnant, à y réfléchir. Mon regard dériva lentement sur celui de Kira, lui-même face à la poitrine de Tsunade. J’avais longtemps traîné avec cette femme, et j’avais aussi longtemps remarqué les regards remplis de fantasmes, discrets ou non, de toute l’assemblée masculine qui avait pu croiser notre route. Moi-même, j’avais encore du mal à l’avaler… Je clignai des yeux et je toussai une nouvelle fois. Quand mes pupilles se recentrèrent sur le prétendant au titre de Capitaine, une bouteille d’alcool, que lui aussi je n’avais que trop vu en compagnie de Tsunade, fit apparition, et je n’aimais pas ça. Donner cet alcool à Tsunade était un peu… Comme entrer le code de la bombe nucléaire. Ca craignait, quoi.
Puis, je pus enfin regarder le Capitaine Hokya lors de sa réponse. Cet homme était étrange, et je ne savais pas quoi en penser. D’un calme total, et d’un serein plutôt effrayant, il m’avait renvoyé la bombe avec une facilité plutôt déconcertante. Mais bon, je n’étais plus à ça près. Peut-être voulait-il me tester ? Enfin, la question ne se posait même pas… Je compris alors que rien n’était acquis avec de genre d’hommes. Néanmoins, je restai tout aussi calme : un Capitaine ne pouvait pas être fondamentalement méchant, et je ne me faisais pas de soucis sur le cas de Monsieur Shikuni. Je soupirai avant de lancer un regard lourd de sens à Kira.

« Desolé. Je ne pense pas que le potentiel futur Capitaine de la 5ème division, ou n’importe quel autre homme de notre rang, ait besoin d’alcool dans son sang pour mener à bien sa tâche. Alors, rangez-moi ça. Immédiatement. », avais-je dit avec un ton si neutre et calme que je m’étais moi-même effrayé.

Je m’étais défendu avec mes propres armes. Cette réponse lui avait-elle convenu ? A vrai dire, je m’en foutais totalement, même si l’idée de compter le Capitaine Shikuni dans mes amis plutôt que dans mes rivalités me plaisait bien. D’ailleurs, l’autre concurrent n’arrivait pas… Je notai dans un coin de ma tête qu’il ne marquait pas de point…
Désormais, j’avais deux préoccupations… L’élection, et la partie de Poker. Attrapant le paquet d’une main, je le faisais voler dans l’autre, mélangeant les cartes avec puissance et dextérité. Comme quoi, on apprend de ces choses dans la vie…

« Alors, prêts à perdre ? »

[Oya ! on s’est un peu planté dans les règles, il ne fallait pas qu’on découvre 3 des 5 cartes centrales immédiatement, mais tant pis, cela permettra de faire plus court. On va partir du principe qu’on a tous 20 jetons à miser. On fait donc le premier tour de mise, je commence puisque je poste, et on découvrira la 4ème carte, puis re-tour de mise, et enfin découverte de la 5ème, dernier tour de mise et révélation des cartes. Rappel de la mise : Soit on suit, en mettant pareil que celui qui à fait la plus grosse mise, soit on relance (on suit puis on rajoute des jetons en plus pour obliger les autres à monter), soit on ne suit pas et on se couche. On ne perd donc que ce qu’on a misé jusqu’à présent, mais on est hors game. ]

Kyusa fit passer les cartes d’une main à une autre avec une certaine dextérité. C’était amusant de voir combien certains de ses gestes pouvaient être inspirés de ses anciens mentors. Avec Kira qui agitait négligemment sa bouteille de saké sous le nez des convives, des souvenirs hauts en couleur venaient troubler ma quiétude. Tant de chose me plongeait dans un tel état… j’étais résolument une créature du passé. Une attitude qui me conduirait certainement à ma perte. La différence entre les rêveurs et les désavoués, c’était que les premiers tournaient leurs pensées vers le futur, les seconds…vers ce qui n’était plus. Il était grand temps pour moi de détourner mon regard de ce qui avait pu me rendre heureuse, et de tenter de retrouver un semblant de bonheur à travers cette nouvelle vie. Autant commencer par des choses simples.

Un regard à Kyusa, et celui-ci posa d’un geste sec le paquet de cartes sur la table, le coupant en bonne et due forme. Je récupérais les deux tas, les unissant de nouveau en un seul et unique paquet. Un geste plaisant. Une forme de satisfaction put se lire sur mon visage alors que j’amorçais la distribution. Une simple minute suffit. Chacun était à présent doté de deux cartes, et 5 étaient posées au centre de la table, face cachée. Il était temps de retourner les 3 premières. [désolé Oku ! XD On a pas tout respecté !]

*et merde…*

Une combinaison qui s’annonçait peu favorable. Enfin, en tant que perdante légendaire, voilà bien longtemps que je ne jouais plus pour gagner. Mon plaisir était tout autre. Meilleur pour le moral. Heureusement. Soucieuse de connaitre le tenant et les aboutissants, je glissais mes doigts sur la surface lisse et agréable de mes propres cartes… l’heure du verdict était arrivée…

Bien. Le suspens restait donc à son comble, et je n’avais aucun moyen de prévenir ce qui pourrait arriver, si ce n’est en observant scrupuleusement mes adversaires et leurs réactions. Suspendue aux moindres de leurs grimaces, je glissais deux jetons de bois au centre de la table, le regard amusé passant de l’un à l’autre des convives sans cesser de jubiler.

« Voilà qui s’annonce prometteur et très instructif. 2 pour moi, je me permets d’entamer le bal, les dames d’abord, après tout. » ajoutais-je en souriant, avec la suffisance que je me prêtais toujours dans ce genre de circonstance.

A l’affut de la moindre réaction suspecte, je continuais mon tour de table, minaudant un air amusé que je ne feignais guère. Une manière bien curieuse de procéder à un portrait psychologique, mais le titre de capitaine de la 5ème division méritait cette circonstance particulière. Les subtilités des qualités d’un enseignant pouvaient se distinguer ici, autour de cette table. Et je n’attendais qu’une seule chose : les constater.

Kira Isshin analysa rapidement la situation autour de lui...

En face de lui se trouvais le Capitaine de la Première Division du Houmei Kongen, Kyusa Hakono, considéré comme un véritable prodige du Ninjutsu. Néanmoins il avait pu constater quelques minutes plus tôt qu'il était du genre direct, voir tête brulé. Kira avait toujours su sentir ce genre de personnage. Mais il ne fallait pas se fier aux apparences, et malgré son jeune âge, la dextérité avec laquelle il battais le jeu de cartes démontrait une certaine expérience...

Mais pas autant que la personne à sa droite, Tsunade Koichi. La Capitaine de la Sixième Division était réputé pour être une véritable accroc du jeu, connue sous le nom de la "Perdante Légendaire" au sein du Pays du Feu. Ce surnom semblait être une aubaine dans ce cas précis mais Kira savait qu'il ne fallait pas se fier à quelques mystérieuses superstitions. Après tout avant de savoir gagner il faut savoir perdre. Elle avais entamé la partie en misant plutôt faiblement deux jetons. Kira se décida alors à contempler ses cartes...

Et un sourire évident n'acquis sur son visage... L'émotion est le premier ennemi du bon joueur de Poker, certes, mais peut se révéler aussi être une arme. Ce qui ne semblait pas vraiment préoccupé...

La personne à sa gauche, le Capitaine de la Seconde Division, Hokya Shikuni. Fidèle à sa réputation, ce dernier n'a pas laissé transparaitre une seule émotion quel quelle soit depuis le début de la partie. En mission pour ses prédécesseurs, Kira connaissait bien la réputation du dernier des Raikage de Kumo. Il faillais même particulièrement sans méfier, surtout à ce genre de jeu.

Kira réfléchis un moment à la meilleur attitude à adopter... et c'est alors qu'il se décida enfin et dit :

"Yara yare devant l'hostilité générale j'ai décidé, après moult réflexions de... rangé ma bouteille de saké !"

Ce qu'il fit en prenant un air très décontracté. Puis il ajouta sur le ton toujours amusé qui était le sien :

"Et je choisi de relancer avec le double de la mise, soit un total de 4 jetons sur la table. Car quand les dames commencent, les hommes se doivent de suivre."

Et ainsi il termina son tour avec un regard emplis de malice envers l'ancienne Hokage de Konoha...

Le poker. Quel jeu ! Bwahaha... Je me souvenais des parties au coin du feu avec Tsunade. Si l'on devait offrir le titre de "Reine de la Malchance", je pense que Tsunade l'aurait remporté après sa millième défaite écrasante. Cela apportait un peu de rigolade dans la partie ! J'observais mes adversaires. Tsunade, à ma gauche. Le capitaine Shikuni à ma droite... Kira en face de moi. Je savais que ces trois personnes cachaient généralement bien leur jeu. Je me concentrai sur mes petites cartes... Bien. Maintenant, la situation... Tsunade avait humblement mis deux jetons en jeu, alors que l'Isshin avait relancé, multipliant sa mise par deux... Hokya avait ensuite suivi. Actuellement, dix petits jetons se trouvaient au centre de la table... Qu'est-ce qu'ils devaient avoir envie de venir chez moi... Allez, venez, petits petits ! Allez ! Nan ? Bon, okay.

Je sourai doucement, amusé par tout ça. S'il y avait bien un jeu où l'on pouvait gagner avec des cartes faibles, c'était le Poker... Il suffisait de lire ses adversaires, et d'empêcher ces derniers de décrypter tout votre jeu, ne serait-ce qu'au sourire niais imprimé sur votre gueule. Enfin bref, fallait être plus malin. Et face à ces trois personnages, rien n'était gagné, ni joué. D'ailleurs, nous ne faisions que commencer à jouer.
Bien que l'envie de mettre le paquet me titillait, je n'allais pas me ruiner tout de suite. J'aimais bien commencer fort, certaines personnes le savaient... Mais j'allais rester sage, et humble.

"Hum... Allez, je suis le mouvement. Quatre petits jetons, hop !" disais-je, les jetant au milieu de la table sans trop faire attention.

Je relançais un regard à droite, puis devant moi, sans m'attarder sur Tsunade. Elle me connaissait trop, et je ne voulais pas qu'elle puisse voir mon visage. Et qui sait, la malchance, c'est p'tet une maladie contagieuse ! Sortez les masques ! La grippe A est là ! Peut-être que je devrai me recycler en dealer de Tamiflu... Enfin bref, c'était pas le sujet, là.

Je me reposai dans ma chaise, impatient, comme toujours, des évènements à venir. Je ne connaissais que très peu les habitudes du Capitaine de la 2nde Division et de Kira, et ainsi, je ne voulais pas prendre de risques inconsidérés avant de les identifier un peu plus. Le Poker, je trouvai que c'était une excellente manière d'apprendre à connaître l'autre, et sa façon d'agir, de réagir aux situations délicates. C'était vraiment intéressant...

Désormais, nous commencions un nouveau tour de mise... Qu'allait-il se passer... ?