Prends ta pelle et ton saw ! [With Manako =3]

Réveil matin, sept heures… On connait la rengaine… Bref. Je tirais la couette vers moi, et je ne tenais absolument pas à me réveiller… Dame Hasard n’était certainement pas d’accord avec moi, comme à l’habitude, et prenant appui avec ma main droite dans le vide, je me ramassai lamentablement sur le parquet, emportant avec moi la moitié de mon lit. Je détestais le réveil. Se faire arracher de ses rêves, pour aller rejoindre son bureau, et passer sa journée, végétatif, devant une pile de feuilles à rendre à l’administration… C’était ça, la vie ? Pas pour moi, desolé !
A peine me relevai-je que j’avais décidé que cette journée ne serait pas dédiée à Dame Paperasse, mais à mon propre compte et celui de mes hommes. Un peu de social ne faisait de mal à personne, je ne le savais que trop bien. Ainsi donc, commençait cette nouvelle journée, dont je ne redoutais pas l’importance, comme d’habitude.

Mes vêtements furent enfilés à la hâte, alors que j’étais déjà rempli d’excitation à l’idée de cette originale journée qui allait commencer. Ainsi, un bout de pain grillé et une bonne tasse de café noir plus tard, j’étais déjà sorti dans le couloir, la joie de vivre gravé sur mon petit visage. Sifflotant au gré du doux souffle d’air frais qui caressait mon visage, j’étais déjà heureux au démarrage, chose rare. Peut-être cette journée de ‘vacances’ improvisée me sortirait de la banalité quotidienne qui régnait en ces lieux. C’est ainsi donc, gonflé à bloc, le torse bombé, et le regard fier et pétillant de bonheur, que je marchais, vers la porte de la sortie.

Comme à l’habitude, le paysage annihila une partie de ma joie. Aucune originalité dans ces quartiers qui se suivaient et se ressemblaient, et les petits arbustes qui ne m’arrivaient qu’au genou et tentaient d’égayer un peu la ville-montagne me rendaient plus malade qu’autre chose. Une main derrière la nuque, et l’autre dans la poche, je continuai ma petite ballade sans me soucier de ce taciturne environnement qui m’entourait. Je ne me dirigeais pas vers le Shireikan comme j’aurai dû le faire… Ainsi, je déviai, et mon objectif fut le quartier nord. Je savais que cette guerre n'avait pas épargné tout le monde, et que des personnes avaient besoin de soutien, qu'ils soient tout simplement malades, en rééducation, ou pire, en fin de vie. Je pensais que la visite du Capitaine en Chef leur ferait un peu plaisir.

Les premiers bâtiments de la quatrième division, dont la Capitaine n'était autre que Lita Yamanaka, la seule femme capable d'égaler l'ex-Hokage d'un point de vue... Enfin voilà. Femme que je ne connaissais pas, je notai intérieurement de faire connaissance avec la Yamanaka, ainsi que de mettre un peu de couleurs dans ces bâtiments où les malades passaient la majorité de leur temps. Il ne fallait pas s'étonner d'un tel taux de mortalité, avec la gueule de ces bâtiments !

Je franchissai les portes de l'hôpital, et l'odeur si particulière de ce type d'endroit assaillit mes narines. Non pas que cela me déplaisait, mais c'était spécial. Les deux mains dans mes poches, un sourire de compassion gravé sur le visage, je me rendais directement dans la cage d'escalier, adressant de brèves salutations aux malades ou au personnel que je croisais. Je posai ma main sur la rampe de bois, et je commençai à gravir les marches une à une, alternant mes pieds, et respirant cet air stérile... Je ne m'arrêtai pas à l'étage des "petits bobos", et je continuai, jusqu'à arriver tout en haut. Ici, se trouvaient les blessés de guerre.

Je poussai doucement la porte qui me séparait de ces êtres fatigués, dont je n'osai même pas imaginer la douleur, et surpassant mon dégoût que je ressentai envers toute la violence de cette guerre, je rentrai. Regardant à droite, puis à gauche, je pouvais vraiment constater les ravages de ces affrontements... Des hommes, des femmes, de tout âge, dans leurs lits. A certains, il manquait des jambes, des bras. Des yeux, ou des doigts. J'avais beau être habitué à la violence, cela ne me plaisait pas du tout. J'admirai le courage de ces gens, qui était d'un tout autre niveau que le mien. Mais, alors que je croyais repartir aussi vite que j'étais arrivé, quelque chose me frappa à jamais.

Une femme, allongée dans son lit, endormie. Bien sûr, je ne pouvais rester de marbre face à une telle beauté, néanmoins, ce ne fut pas ce qui me fit me figer de la sorte. Dans sa poche, un objet. Objet que, j'en étais sûr, je pouvais reconnaître à des kilomètres. Il n'y avait pas d'erreur possible : se trouvait, sur cette femme, le bandeau du village déchu de Konoha. Et cela, je ne pouvais pas l'ignorer. J'avançais, vers cette femme qui m'intriguait de plus en plus. En plus d'être belle, elle était ninja. Poussé par une curiosité à toute épreuve, j'avançai vers cette femme, qui remuait dans ses draps blancs. Je tendais la main, doucement, vers ce bandeau... Alors, elle semblait se réveiller. Tournant mon visage vers le sien, qui ne se trouvait qu'à quelques centimètres du mien, et mes propres yeux d'un bleu éclatant plongés dans les siens, j'articulai doucement, à présent bouillonant d'un insupportable désir de connaissances.

« Mademoiselle ? », dis-je alors, plein de joie.

Ambiance ??? ^_^
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Du noir. Encore du noir, toujours du noir. Un environnement ébène entourait Manako. Ebène avec des nuances onyx et peut-être un peu de gris sombre. Peinture fade… Puis une once de lumière. Un paysage fabuleux apparaissait, lentement. Manako était là, dans un champ verdoyant qui se dévoilait progressivement au fur et à mesure qu'elle marchait, pieds-nus, dans l'herbe. Soudain, des nuages, des explosions, du sang… Un cauchemar. Non, pas un cauchemar. Pas un cauchemar mais le passé, un passé assez proche. C'est vrai quoi, six ans, ça n'est pas si loin. Six ans c'est court. Six ans c'est court et très douloureux, aussi bien physiquement que psychologiquement. Surtout psychologiquement…

En parlant de douleur, ce fût ce qui réveilla la jeune femme : une satanée douleur au ventre. Et on ne parlait pas d'un simple mal d'estomac, on parlait d'une putain de douleur qui partait de l'abdomen pour finir dans le dos, qui transperçait tout et qui incluait jusqu'au plus petit organe ou muscle. Une douleur dont on croit ne jamais pouvoir se relever. Le coupable, ou plutôt la coupable ? Tsunade. Et oui, un coup de poing dans le ventre de la part de la Princesse ça ne vous laisse pas de marbre. Ou plutôt si, ça vous laisse de marbre, dans votre sommeil, inerte, tel un bloc de marbre, prêt à être sculpté. Dans le cas de Manako, côté sculpture, on trouvait un changement de couleur bien visible, sous les bandages : un joli ventre bleu, plat certes et musclé aussi, mais bleu. Autant vous dire que ça l'avait secoué, ah ça oui. Tellement secoué, qu'elle s'était rendormie, à peine avait-elle eu le temps d'ouvrir ses yeux marrons sur une chambre d'hôpital qu'elle ne connaissait pas.

« Mademoiselle ? »

Mmh ? On l'appelait ? Qui ça donc ? Pourquoi ? Que lui voulait-on ? Déjà, c'était une voix masculine. Tiens… On fouillait dans sa poche… Ca chatouillait… Attendez, on fouillait dans sa poche ?! Manako ouvrit les yeux brusquement, sortant de sa torpeur, et saisit la main du jeune homme qui se trouvait à quelques centimètres de son visage. Réflexe ninja ? Qui sait ?
Le problème, avec ce genre de rencontre, c'est qu'on ne se contrôle pas comme d'habitude, surtout lorsque l'on vient de se réveiller. Et pour Manako c'était horrible, affreux, abominable… Enfin bref, vous avez compris, ça pouvait devenir mortel, au sens propre du terme.

La jeune femme resta interdite, fixant le regard céruléen du jeune homme qui était si près d'elle. En temps normal, ayant bénéficié d'une éducation comme on faisait de moins en moins, elle aurait répliqué en précisant bien qu'il était impoli de s'approcher des gens comme cela. C'était très peu courtois, d'autant plus que la personne penchée sur elle venait de mettre sa main la poche de Manako. Elle l'aurait repoussé gentiment certes, tout en prouvant bien que cela était malvenu. Cependant, le regard du fouilleur de poche était un des plus beau que Manako avait pu fixer. Bleus, si bleus… Les yeux de cette personne étaient d'un bleu maya très intimidant, très, très, très intimidant.

Œil droit, œil gauche, œil droit, œil gauche… Jamais Manako n'avait fixé une personne de la sorte. Elle était ailleurs, complètement ailleurs alors que ses yeux complètement écarquillés fixaient un inconnu. Les murs de Konoha ne la protégeaient plus depuis un bon moment : elle était donc en proie à son fétichisme. Lui restait-il une once de raison ? Lui restait-il un grain de lucidité ? Lui restait-il quelque chose d'humain, dans son âme pervertie par l'envie de plaisir douteux ? Oui, heureusement, car l'humain était déjà perverti en soi, elle pouvait donc résister, une fois de plus. Elle n'était plus à ça près…

Reprenant ses bonnes habitudes et ses esprits, mais tout de même gravement tourmentée, elle fixa la bouche de Kyusa. C'était bon signe : chez elle, fixer la bouche de quelqu'un, signifiait qu'elle se comporterait normalement. Mais si jamais elle avait vu vos yeux, si jamais… Cela finirait tôt ou tard, mais cela finirait. Pauvre jeune homme… Elle espérait pouvoir fuir, une fois guérie. D'ailleurs, la douleur l'avait presque quitté, enfin c'est ce qu'elle croyait jusqu'à ce qu'elle tente de se redresser dans le lit qu'on lui avait attribué. Elle resta donc allongée et se rendit compte qu'elle tenait toujours la main de l'homme blond qui la fixait. Elle la lâcha lentement et fixa la bouche de son propriétaire.

-"Anooo… Qui êtes-vous ? Sa voix était fatiguée, faible. Anooo… Et… Où suis-je au juste ?"

C'est vrai ça… Où était-elle ? Après tout, pas mal de villages avaient été détruits, comme Konoha par exemple… Alors quels étaient ces murs ? Etait-ce… Non, c'était impossible… Cela serait-il possible… Non, non, c'était idiot… Mais en même temps… Est-ce que ces murs représentaient un nouvel espoir ? Cela restait à voir. Quoi qu'il en soit Manako espérait pouvoir obtenir des réponses et… une protection digne de celle de Konoha.

Elle m’avait attrapé la main, et j’étais toujours aussi surpris. Bien sûr, j’avais l’habitude des découvertes frappantes et des chutes comme dans les bouquins d’aventure, mais là, j’étais bluffé. Une femme jolie, dans cet univers de brutes, et de surplus, une femme du village de Konoha ! Ou bien j’avais décidément le cul bordé de nouilles, ou bien le destin était clément. Elle avait gentiment repoussé ma main, réflexe que je ne pouvais que comprendre. Après tout, j’étais, pour elle, un simple étranger venu la déranger dans son sommeil pour lui subtiliser ce qu’elle avait dans la poche. D’ailleurs, c’était exactement ça. Je ne pouvais que compatir.

Cette jeune femme, qui semblait de la même fourchette d’âge que moi, ne savait pas où elle était. J’eus confirmation lors de sa question et je ne répondis que d’un sourire qui dévoilait mes belles dents blanches ! Nan mais oh, je me brosse mes dents ! Enfin bref, on s’en fout. La voix de Manako, qui avait tout d’une voix de femme, me perturba quelque peu. Etrange, je ne m’attendais vraiment pas à une voix comme cela. Mais bon, il est impossible de tout deviner sur une personne du premier regard, n’est-ce pas ? Frissonnant légèrement, je remarquais ma main, toujours dans la sienne, et je plongeai mes yeux dans son propre regard, avec un sourire en coin que je ne tâchai pas de dissimuler.

J’étais bien éduqué, certes, mais j’avais la mauvaise habitude d’installer un contact un peu trop proche avec mes rencontres. Preuves à l’appui, nous n’avions pas encore échangé dix mots que nous nous regardions déjà yeux dans les yeux, et que ma main se faisait tenir par la sienne. Je n’allais donc jamais rencontrer quelqu’un normalement !? C’pas croyable… Mais bon, je me lamenterai plus tard. Pour l’instant, je souriais toujours, déchiffrant peu à peu le message gravé dans son regard. Tellement de détresse enfouie en elle, de regrets et de peur… Mon sourire s’effaça au même moment que ses yeux se détachèrent des miens pour privilégier mes deux lèvres roses, que je remis rapidement en place afin de la rassurer un minimum.

Nous n’étions plus à Konoha, néanmoins, il n’était jamais dur de reconnaître un ninja du village, à sa philosophie ou sa manière de penser. A l’exception de quelques imbéciles, la bonne humeur et l’entraide étaient omniprésentes, et j’espérais bien là rencontrer une future amie. Cette dernière, qui tenta alors de se redresser, fut vite obligée d’accepter le fait qu’elle était clouée là pour un bon moment. Je doutais que cela soit bien grave, néanmoins, elle devait se reposer, c’était certain ! Toutefois j’avais besoin de compagnie, et je doutais que cette femme souhaite passer sa journée seule, avec les terribles et fortes infirmières de l’Humei Kongen dont les seringues faisaient frémir le Conseil des Six Capitaines. Ainsi, je lui offris mon plus beau sourire, alors qu’elle lâchait doucement ma main.

« Anooo… Qui êtes-vous ? Anooo… Et… Où suis-je au juste ? », dit-elle, faiblement.

« Ne vous inquiétez pas ! Je suis un ami. Vous vous trouvez ici dans à l’hôpital de l’Houmei Kongen, regroupement de ninjas. Quant à mon identité, je suis Kyusa Hakono, capitaine en chef des six divisions qui règnent en ces lieux. Parmi les capitaines, vous trouverez aussi Tsunade Koichi ! A la taille et à la couleur de votre bleu, je pense que vous la connaissez très bien, même ! Je suis aussi du village de Konoha ! Et, à qui ai-je l’honneur de parler ? », annonçai-je sur un ton léger et drôle, lui montrant mon bandeau frontal qui séjournait également dans ma poche.

Je ne savais pas son nom. Je ne savais pas qui elle était, quelle était son histoire. Les gens qu’elle avait peut-être tués. Les gens qu’elle avait peut-être sauvés. Je ne connaissais rien d’elle, néanmoins, je savais. Beaucoup de verbe « savoir », mais à ce moment, je savais que je pouvais lui faire confiance. Parce que je savais quelque chose : je savais qu’elle était du village de Konoha.

« Vous avez faim ? » , annonçai-je brutalement avec un grand sourire pour changer de conversation, dégainant une barre de chocolat de ma main libre.

-"Ne vous inquiétez pas ! Je suis un ami. Vous vous trouvez ici dans l’hôpital de l’Houmei Kongen, regroupement de ninjas. Quant à mon identité, je suis Kyusa Hakono, capitaine en chef des six divisions qui règnent en ces lieux. Parmi les capitaines, vous trouverez aussi Tsunade Koichi ! A la taille et à la couleur de votre bleu, je pense que vous la connaissez très bien, même ! Je suis aussi du village de Konoha ! Et, à qui ai-je l’honneur de parler ?"

Quatre-vingt trois mots. Parmi tous ces mots prononcés légèrement, il y en avait des connus tels que "Tsunade" ou encore "Konoha"… Mais alors pour le reste, pour "Houmei Kongen" par exemple, c'était le flou total. Un regroupement ninja, hein ? Quel genre de regroupement au juste ? "Six divisions", cela voulait donc dire qu'ils étaient organisés ? Organisés et bienfaisants même, si on prend en compte le fait que Tsunade soit un des capitaines… Après, c'est une question de point de vue. Néanmoins, tout cela n'indiquait en rien leurs intentions et, par conséquent, Manako n'était pas très rassurée pour l'instant. Bien que la phrase "Je suis un ami" eut été prononcée, la jeune femme restait méfiante et tout cela malgré le sourire chaleureux de Kyusa. Beau sourire en passant, il fallait bien l'admettre. Peut-être que Manako songerait un jour à ne plus regarder la bouche de son interlocuteur à cause de lui… Enfin, ça n'est qu'une remarque personnelle de la narratrice –qui se doit d'être neutre, on sait-, Manako ne pensait pas encore à tout cela, mais cherchait plutôt à savoir où elle avait vu ce jeune homme.

Kyusa Hakono… Le nom ne lui disait rien, à proprement parler. Cependant, le visage de celui-ci ne lui était pas inconnu. Dans les rues de Konoha on croisait beaucoup de monde, et à l'Académie ninja, n'en parlons pas ! Il semblait avoir presque le même âge que Manako, se pourrait-il alors qu'ils se soient trouvés dans la même promotion ? Fort probable, mais comme Manako ne regardait que très peu les gens lorsqu'ils ne lui parlaient pas, elle ne se souvenait pas de lui. Du moins, pas comme une personne sur qui elle se serait attardée ou dont on aurait parlé dans les journaux. De toute façon, elle ne lisait pas, enfin plus, les journaux.

Manako paraissait calme, comme à son habitude, mais son cerveau était en effervescence. En général c'était déjà un véritable champ de bataille, un océan truffés de remous et requins en tout genre, une fourmilière croisée avec une ruche mais alors là… C'était pire que tout. Trop d'information : un probable nouvel espoir, les yeux bleus de Kyusa, Tsunade était là, les yeux bleus de Kyusa, un regroupement de ninjas, les yeux bleus de Kyusa, son mal de ventre, les yeux bleus de Kyusa, feu Konoha, les yeux bleus de Kyusa, ses actes d'il y a peine quelques heures, les yeux bleus de Kyusa, les yeux bleus de Kyusa, les yeux bleus de Kyusa… STOP ! Cet individu était là, elle ne pouvait pas penser à ça… Pas maintenant ! Elle aurait tout le temps d'y penser, plus tard, quand elle quitterait ce lit d'hôpital.

Mais au fait, on lui avait posé une question. Elle devait y répondre non ? Si, bien-sûr, elle devait, même méfiante… Au pire, si Kyusa était un ennemi, il saurait qui il aurait pu éventuellement tuer. Oh ! Quelque chose attira l'attention de Manako : Kyusa venait de sortir de sa poche son propre bandeau ninja. Sur la plaque de métal le tant admiré emblème de Konoha, la feuille. Toute une histoire autour de ce symbole…

-" Watashi wa Zaiaku Manako. Hajimemashite."

Elle baissa la tête en signe de respect et ferma lentement les yeux, comme il se devait et la releva quelques secondes après, en ouvrant les yeux. Elle aurait dû se lever et s'incliner mais une vilaine blessure l'en empêchait, après tout. Elle espérait juste que Kyusa ne lui en tienne pas rigueur.

-"Vous avez faim ?" Lança Kyusa d'une manière très vive.

Faim ? Elle n'y avait pas réfléchi à vrai dire. Elle pensait plus à… autre chose. Beaucoup d'autres choses. Et puis, pourquoi aurait-elle faim, à un moment pareil ? Est-ce que la peau de son ventre pourrait supporter de se tendre au rythme d'un remplissage d'estomac ? Malgré l'aspect fort appétissant de la barre chocolatée que lui tendait Kyusa, Manako ne pouvait pas accepter. C'était ainsi, il fallait toujours refuser, la première fois du moins… Au moins, on pouvait être sûr d'une chose, l'éducation qu'avaient donné les parents de Manako à cette dernière restait intacte, même après leur mort. Sans doute inculquerait-elle ces valeurs à ses propres enfants… si elle en avait un jour du moins.

-"Non… Je n'ai pas vraiment faim. Merci de vous en inquiéter en tout cas, c'est très aimable à vous Hakono… Anooo…Tiens, c'est vrai ça, quel suffixe utiliser… Il était capitaine, non ? Alors… …Hakono-Taicho."

Elle trouvait cela étrange d'appeler un parfait inconnu "capitaine" en y réfléchissant. Mais c'était d'usage, s'il se présentait comme tel, pourquoi ne pas le croire ? Manako devenait de moins en moins méfiante. Bizarre, elle qui n'était pas naïve et qui tentait toujours de se faire sa propre opinion, elle avait envie d'y croire. Peut-être était-elle désespérée à un trop haut point… Non, ça n'était pas tant du désespoir mais plutôt la recherche d'une protection. Manako était un village et Konoha était son bastion, une fois la fortification détruite elle était à la merci de l'ennemi : son fétichisme reprendrait le dessus, tôt ou tard. Peut-être que ce fameux Houmei Kongen pourrait la protéger.

-"Anooo… Hakono-Taicho… Puis-je savoir quelles sont vos intentions ? Elle marqua une courte pause, hésitante quant à sa prochaine question, puis elle reprit, Anooo… Je veux dire, qu'est-ce que le Houmei Kongen au juste…?" Sa voix était de moins en moins faible, signe qu'elle se remettait donc peu à peu.

En demandait-elle trop, pour une simple patiente, attendant un rétablissement certain ? Elle s'en fichait à vrai dire, pour une fois. En tout cas, elle était de plus en plus sûre d'une chose : elle resterait probablement ici, au Houmei Kongen. Elle avait retrouvé une partie de Konoha et elle voyait une lueur d'espoir, de protection et de changement. Enfin, encore fallait-il qu'elle se fasse accepter…

Dans un effort surhumain, et non sans souffrir un bon coup, se mordant les lèvres pour ne pas montrer sa douleur, elle se redressa dans son lit et s'adossa contre les barreaux de ce dernier. Elle posa sa main sur son ventre plus endolori que jamais et attendit les réponses de Kyusa à ses questions.

J’étais désormais totalement captivé par la personne qui se trouvait devant moi. J’espérais que mon petit discours avait fait effet, mais bon, je ne m’attendais pas à un miracle : cette personne venait de se réveiller blessée, dans un endroit totalement inconnu, avec un homme à son chevet lui aussi, totalement inconnu à sa mémoire. Egalement, l’Houmei Kongen était inconnu de toute personne extérieure, et ainsi, l’ensemble de mes paroles n’était certainement qu’un charabia total pour la jeune fille.

Néanmoins, elle sembla ne pas être trop choquée, certainement à l’entente du nom de l’ex-Hokage. Pas du tout choquée même. Au contraire, ce calme à toute épreuve me laissait perplexe. Tout en sachant qu’elle n’en pensait pas moins, j’étais tout de même surpris par cette femme à l’apparence blasée. Elle refusa gentiment la barre de chocolat. Allergie ? Calories en trop ? Je ne cherchais pas à insister, et je rangeai doucement l’emballage noir dans ma poche arrière, pour une fringale future.

Je me penchai alors vers elle, soucieux de sa réaction. Extrêmement polie, je souriais doucement alors que je me redressais et me redressait sur la chaise sur laquelle je venais de m’asseoir. Je lui adressai un regard plein de joie et de compassion pour articuler quelques mots destinés à la rassurer du mieux que je pouvais.

-" Watashi wa Zaiaku Manako. Hajimemashite."

-"Non… Je n'ai pas vraiment faim. Merci de vous en inquiéter en tout cas, c'est très aimable à vous Hakono… Anooo…T Alors… …Hakono-Taicho."


« C’est tout naturel, voyons. », annonçai-je doucement.

Taicho. On venait de m’appeler Hakono-Taicho. Comme d’habitude. Néanmoins, contrairement aux habituelles formules de courtoisie destinées à me cirer les bottes, les quelques mots de Manako me semblèrent plus… sincères. Etrangement, je sentais un réel respect qui m’arracha un second sourire, qui m’étira les lèvres plus longtemps cette fois-ci. J’avais décidément en face de moi une femme pleine d’avenir ! Peut-être ces quelques mots étaient-ils sortis naturellement et que je me faisais du souci pour rien… Dans tous les cas, j’étais heureux, et rien ne pouvait m’arracher à mon petit bonheur du moment.

-"Anooo… Hakono-Taicho… Puis-je savoir quelles sont vos intentions ? Anooo… Je veux dire, qu'est-ce que le Houmei Kongen au juste…?"

« Nos intentions… Manako ? Changer le monde ! Ce que nous sommes ? L’avenir ! Qui je suis ? Notre guide. Mon but ? Transformer ce lieu ravagé par la guerre en petit coin de paradis où nos enfants pourront gambader sans se faire arracher les tripes. C’est assez simple. »

Je rangeai mon bandeau ninja profondément dans ma poche non remplie de bonbons, et je la regardai à nouveau droit dans ses yeux, chose qui semblait fortement la déstabiliser. Cela m’intriguait d’ailleurs, et ainsi, je la fixais avec intensité, cherchant la moindre parcelle de secret qui voudrait bien s’ouvrir à moi.

Je changeai complètement de sujet, alors que Manako se hissait au prix d’un effort quasi surhumain sur son lit. Je pointai de mon index droit le magnifique bleu qu’avait certainement laissé l’ex-Hokage sur le corps de cette fillette, et je lui adressai un regard plus chaleureux, ainsi qu’un petit rire moqueur…

« Je doute que vous ayez admiré la poitrine de la belle Hokage… Comment avez-vous fait votre compte… Manako ? » , lâchai-je sur le ton de la rigolade.

-"Nos intentions… Manako ? Changer le monde ! Ce que nous sommes ? L’avenir ! Qui je suis ? Notre guide. Mon but ? Transformer ce lieu ravagé par la guerre en petit coin de paradis où nos enfants pourront gambader sans se faire arracher les tripes. C’est assez simple."



-"Je doute que vous ayez admiré la poitrine de la belle Hokage… Comment avez-vous fait votre compte… Manako ?"



-"Anooo... Je lui ai juste donné une information capitale… Disons que j'ai été témoin de la trahison d'une personne et Tsunade-sama était la seule personne a qui il fallait le dire. Je l'ai cherché pendant six mois, après la destruction de Konoha. Je ne sais pas ce qui l'a poussée à me frapper de la sorte, peut-être croyait-elle que j'étais un ennemi, bien que je portais encore mon bandeau… Peut-être de la méfiance… Je n'en sais rien, je suis désolée."



-"Quoiqu'il en soit, maintenant que je suis ici, il me sera difficile de repartir. Anooo… Même si je le voulais, je ne pourrais pas de toute manière, me trompe-je ? Reprit-elle le plus naturellement du monde, en fixant de nouveau la bouche du capitaine.

[HRP : Aller, faisons bouger un peu ce RP calme xD… Fais mon passer ton foutu test, j'en peux plus d'attendre xD]