Cháoxiăn arriva dans la plaine vêtu de son habituel manteau de cuir et tenant un panier à la main. Il avait marché quelques minutes depuis le village. La brume habituellement si dense s'était dissipée ce qui avait raccourci son voyage. Il avait beau être habitué du terrain même sous la brume, il était toujours plus facile de s'orienter quand on y voyait clair.
Il s'arrêta à l'entrée de la plaine. Il contempla les petits monticules fleuris surmontés pour certains d'une crois en bois, d'autres en fer, d'autre d'aucun signe distinctif. certains morts de Kiris n'avaient pour seul reconnaissance que la situation actuelle du village. Même leurs noms ne pouvait être associé aux exploits qu'ils avaient fait. Non loin, il vit qu'il y avait de récente tombes avec de la terre fraichement retournée.
Il s'approcha de l'un d'entre avec des pas lents et précautionneux. Il lut avec amertume le nom inscrit sur le bois fraîchement coupé. Wanakô Ateriyona. Elle avait été une de ses amies à l'académie. Elle avait dû tomber au cours de la dernière épreuve. Tomber à jamais. Il s'accroupit près de la tombe et regarda pendant un instant cette terre meuble et humide. IL ferma les yeux un instant, le visage empreint de tristesse.
Ses pensées se mélangeaient : les souvenirs de ses camardes perdus, la sensation qu'il y en aurait beaucoup d'autres avant qu'ils ne soient gennins, le désir de ne jamais les rejoindre à cet endroit. Il resta ainsi accroupi durant de longues minutes. Ce furent ses muscles qui le rappellèrent à l'ordre et à la réalité. Cháoxiăn se releva en s'appuyant sur ses cuisses et retourna vers des tombes plus anciennes.
Autour de celles ci, des fleurs avaient poussées. Il s'accroupit et commença à arracher une fleur aux longues tiges violacées et aux fleurs jaunes. Il débarrassa les racines de la terre qui s'y trouvait et vit soudain une ombre s'approcher.