A la recherche d'un homme aux cheveux bleus...

Ouf. Nous étions sauvés. Il était même temps de continuer notre voyage vers un peu plus de chaleur. J'ignorais où il nous emmenait, mais Wazz semblait ne plus vouloir batailler. Il nous emmenait sûrement chez lui ^^. Nous allions donc rencontrer sa famille ! Ce serait certainement amusant ! Je me demandais alors ce qu'il entendait sous le mot "spécial"... Je n'allais pas tarder à le savoir ! ... Et bien, je ne fus pas déçue ! A peine arrivés devant sa propriété, nous vîmes deux silhouettes au loin. Elles ne bougeaient pas. Elles attendaient quelqu'un/quelque chose ? Oui. Je l'ignorais encore, mais la personne qu'elles attendaient venait d'arriver. Wazzdaka Waotaka, leur fils unique. Son père ne tarda pas à venir à notre rencontre. Au ralenti O_O ! Il courrait vraiment au ralenti !! Déjà, j'aurais du me méfier. Surtout que le spectacle que nous donnions méritait attention : Wazz était torse nu, moi portant sa veste et à son bras et Mia un peu en arrière ^^'... Joli spectacle...

Gne ? De quoi il parlait celui là ? De quoi pouvait bien t-il être fier ?

O_O Ah d'accord. Voilà de quoi il était fier ! Spécial, en effet ^^'... C'était assez rare qu'un homme félicite son fils d'abuser des femmes ! Et qu'il croit en plus que l'une des deux était pour lui Oo ! Il n'avait pas l'air très embarrassé par sa femme ! Et voilà qu'il se jetait au cou de son fils, en laissant couler des larmes de crocodile !! Mais... Quel drôle d'énergumène ! Et cet étrange homme, assez séduisant bien qu'extrêmement étrange pointa alors son doigt sur moi. Ben, qu'est ce qu'il me voulait ?

En effet, nous n'avions plus que ça à faire. Mais bien sûr, il faudrait éclairer toute cette affaire un peu après... Nous entrions donc chez lui, un peu inimmidée pour ma part, passant devant sa mère se tenant étrangement. Comme si elle voulait nous faire croire à une poitrine plus imposante O_o... Je ne cherchais pas plus longtemps, je n'avais jamais eu de complexe de ce côté là. (N'est ce pas Wazz ? XD) Mais dès que nous nous retrouvions tous les trois, je lui demandais des explications. Spéciaux, d'accord mais il y avait des limites. Et là, elles étaient un petit peu franchies ^^' !

En effet, Mia était une égoïste. L’archétype de la parfaite égocentrique. Entièrement imbue d’elle-même, la jeune fille ne croyait qu’en son propre monde et ne voyait tout qu’à travers elle. Les autres importaient peu, du moment qu’elle n’était pas seule. C’était une sorte de Paris Hilton revue ; en bien plus rusée, mais aussi beaucoup plus atteinte. Beaucoup plus traumatisée que ce que ses proches et elle-même n’auraient jamais imaginés. Elle était fière et orgueilleuse, décidée à ne rien laisser transparaître et à ne pas céder d’un pouce contre ses adversaires, et peu importait le terrain sur lequel ils jouaient. Wazz s’était d’ores et déjà placé dans la catégorie des adversaires. Personne n’osait, généralement, s’aventurer sur les sentiers passés et lui avait foulé ces terres sacrées avec une assurance blessante et extrêmement déconcertante. De plus, il n’avait eu aucune idée de ce qu’il provoquait avec de simples paroles et, cela, Mia ne le supportait que très – très – mal.

Le loup grondait toujours sourdement. Mia, elle, était dans une grande phase de « combat » avec elle-même. Son visage et une partie de son esprit désirait ardemment revenir à l’attitude légère voire puérile qui caractérisait si bien la jeune fille, alors que l’autre ne pensait plus qu’à se jeter sur Wazz. La partie « légère » avait déjà bien prit le dessus mais l’autre partie refusait d’abandonner ce qui mettait la jeune Kurokotori dans un état qui rendait la compréhension d’une conversation assez délicate. Heureusement, personne ne semblait décidé à parler. Cependant – et cela se remarquait aisément – le Juunin affichait un air… tiraillé… un peu… partagé. Il avait l’air d’hésiter avant de faire quelque chose, mais ça, Mia était bien trop occupée avec elle-même pour en prendre pleinement conscience. Finalement, alors que ses yeux… s’adoucissaient… ?, il s’excusa avec un calme olympien et se retourna.
« Désolé ». Une simple excuse. Juste une excuse. Rien qu’une excuse.
Ca suffisait amplement.
La moitié furieuse de Mia s’évapora et elle soupira discrètement de soulagement.

Mais c’est qu’ils commençaient à partir sans elle, les deux, là. Mia s’élança vivement à leur poursuite, préférant tout de même garder ses distances. Si jamais il leur prenait l’envie d’entretenir une conversation, il fallait qu’elle se tienne loin afin d’éviter d’avoir à participer. Elle n’était pas encore en état de trop parler. Apparemment, eux aussi, car aucun ne prononça le moindre mot durant la totalité du trajet, qui, finalement, n’était pas si long. Et là, si Mia avait été contente de quitter le port, elle allait être enchantée d’arriver.
Deux personnes attendaient devant la porte de la demeure. Un homme et une femme d’après ce que la jeune fille pouvait voir et sûrement les parents de Wazz. Sa déduction se confirma lorsque l’homme ouvrit la bouche et annonça d’une voix forte et claire de Wazz était son fils.
Et qu’il s’appelait en fait Wazzdaka.
Visiblement, Wazz était… à la limite, il était terrifié. Il avait été découvert par ses parents, torse nu, entouré de deux superbes créatures. C’était pas ce qu’il y avait de mieux mais il y aurait pu avoir pire. Mia pouffa discrètement, se bénissant intérieurement d’avoir prit garde à rester en retrait.
Cependant, son rire se calma rapidement lorsqu’elle vit M. Waotaka courir vers son fils… au ralentit… en hurlant une phrase, sans aucun doute, mais que la jeune fille ne se donna pas la peine de comprendre tellement son quota de choc – qu’elle était parvenu à amoindrir sensiblement – remontait en flèche. Ahurie, elle ne reprit ses esprits que lorsque le père du Juunin s’arrêta devant eux, leur permettant d’admirer sa beauté naturelle et sa… magnifique tenue… Non, c’est vrai, c’était beau et classe la cravate rouge et les mitaines… Après avoir très subtilement posé, durant un quart de seconde, il se planta devant Reira et se mit à parler à son fils.

« Alors Wazzdaka ?! Tu ne nous présentes pas à ta fiancée… », dit Akimitsu avant de rester bouche bée devant Mia « Tu as deux fiancées ?! Je savais que tu tenais de moi mais là… », Poursuivit-il en serrant le poing et en laissant apparaître des larmes de crocodiles aux bords de ses yeux.

Fiancées ? Qui a parlé de fiancées ? Il divaguait le pauvre homme oO Mia n’était en aucun cas la fiancée de qui que ce soit et absolument pas près de l’être. Mais qu’il reste béat devant elle se révélait flatteur, en un sens. Par contre, le fait qu’il pleure échappait très légèrement à la logique de la jeune fille.

« j’ai compris, tu t’es dit que ton pauvre papa devait avoir envie de s’amuser avec d’autres femmes que maman… », et l’homme d’affaire se jeta au cou de son fils, qui était légèrement plus grand que lui, en faisant semblant de pleurer. Puis il montra Reira du doigt et chuchota « je veux bien celle là… » .

S’amuser avec d’autres femmes, hein ? Mia pouffa une seconde fois. Mme Waotaka n’allait sûrement pas être de cet avis… De plus, la jeune Kurokotori n’entrait pas dans la catégorie de… ce genre de femmes. Mais visiblement, Monsieur lui préférait Reira. Le détail la fit sourire bien que sa fierté en prit un (énième) petit coup. Elle ne s’attarda pourtant pas là-dessus car ladite Madame Waotaka approchait en sautillant. C’était une belle femme, jeune, aux longs cheveux bleus acier, comme ceux de son fils, et à la peau rosée, au style raffiné et élégant… Mia était jalouse. Elle posa une question à laquelle la jeune fille ne prit pas garde mais qui devait – très certainement – la concerner, ainsi que Reira. Wazz ne répondit pas, mais son père commença à débiter un flot de paroles en pointant un doigt accusateur sur son fils. Voilà que, maintenant, celui-ci baignait dans la luxure (avec elles ?! oO) et était indigne, vil… et capitaliste… tout en se relevant, car il s’était littéralement accroché à la jambe de son épouse. Mais oui, mais oui. Bien sûr. Ca tombait sous le sens. Evidemment.

« J’imagine qu’elle dorme ici hein, c’est dommage qu’on est pas d’autres chambres, elles devront dormir dans la tienne ! »

Ah-ah-ah-ah. Très subtil ça. Vraiment très subtil… C’eut pourtant l’air d’avoir de l’effet car Mia se mordit violement la lèvre afin de retenir son fou rire, à tel point qu’elle parvint à faire couler un filet de sang qu’elle fit disparaitre en passant rapidement sa langue sur ses lèvres. Elle suivit prestement Reira et s’engouffra dans la maison, nullement intimidée et ne prêtant pas la moindre attention à la couleur tomate bien mûre du fils Waotaka et encore moins à Akiko qui traînait son mari qui, lui, deshabillait la jeune Kurokotori des yeux. Reira dit une phrase en rendant sa veste à Wazz alors que Mia s’escrima à réprimer son fou rire… mais, n’y parvenant décidément pas, le laissait aller une fois la porte fermée. Elle explosa littéralement de rire, pliée en deux.

[2 min, au moins, plus tard]

Adossée au mur, la jeune fille tentait sans résultat de reprendre sa respiration entre deux hoquets et finit par se calmer, en profitant pour rattraper Reira qui semblait sur le point de défaillir.

Eh bien, j'adore tes parents ! Lança-t-elle à Wazz en pouffant une énième fois.

Ah, il y avait un temps normal ? Bon à savoir, ça ! En tout cas, cette période-ci n'avait pas l'air de lui profiter au pauvre Wazz, il avait le visage écarlate et semblait ne vouloir qu'une seule chose : disparaître. Malheureusement pour lui, nous n'allions pas nous en aller tout de suite, il devait supporter notre regard et surtout ceux de ses parents pendant quelques temps encore. Mon regard fut alors attiré par deux tâches brunes dans le coin de mon oeil gauche : deux jeunes femmes s'avançaient vers nous. Parfaitement indentiques Oo ! Seules leurs broches les différenciaient... Qui pouvaient-elles être ?

Hésitantes, elles s'avancèrent tout de même vers nous et nous souhaitèrent le bonsoir d'une seule et même voix... Etrange, elles étaient vraiment deux celles-là ? Ce n'était pas moi qui divaguait ? Après tout, je ne m'étais toujours pas remise de mon étourdissement, même s'il commençait à se calmer ! Mais je n'eus pas le temps d'approfondir cette pensée puisqu'une des deux jeunes femmes s'avança vers Wazz, en lui tendant une serviette... Hu ? Pourquoi faire ?? Il ne pleuvait pas dehors, il n'en avait donc pas besoin !

Ah évidemment, tout s'expliquait là. Elles étaient bien gentilles toutes les deux, elles avaient pensé à son bien être avant même qu'il l'ait formulé ^^ ! Et bien évidemment, Wazz accepta cette proposition même s'il allait être rapide d'après ses dires... Ah oui, mais... Cela voulait dire qu'on allait se retrouver toutes seules, Mia et moi, dans cette immense maison T_T... La soirée s'annonçait un peu moins amusante que prévu. Surtout que cette satanée tête ne voulait pas cesser de tourner, on aurait dit qu'elle venait de danser une valse virevoltante et qu'elle ne s'en lassait pas ^^' ! Heureusement que la mère de Wazz était assez prévenante, elle remarqua vite que je n'allais pas bien et demanda aux deux jeunes femmes de nous emmener dans la chambre de son fils. Sur le coup, je n'y fis pas plus attention que ça, mais maintenant que j'y pense, je ne crois pas qu'elle ait choisi spécialement cette pièce par hasard... Une drôle de famille, vraiment !

Une famille qui se retrouvait tous dans le même bain d'ailleurs Oo... J'aurais reconnu entre toutes la voix surprise de Wazzdaka, accompagnée d'un "mon fils" peu discret et d'un énorme "plouf" . Le pauvre, je devinais ce qui devait se passer, et je ne pouvais m'empêcher de le plaindre. Ce devait être franchement épuisant de vivre dans cette famille ! Amusant, mais absolument éreintant ^^' ! Et pendant que ma pauvre tête tourbillonante encaissait ces sons étranges, nous arrivions devant la pièce en question : une coquette petite chambre nous attendait, mais je ne voyais qu'un seul objet de tout cet ameublement, le lit, enfin un endroit où m'asseoir ! Ne faisant plus attention à rien d'autre, je me précipitais vers l'objet de toutes mes espérances et m'y asseyais avec délectation. (Comment ça ya des sous entendus là dedans ?) Ouf, ça allait mieux. Ma satanée tête se calmait peu à peu, mon sang commençait à redescendre et circulait à nouveau normalement. Ce n'est qu'à ce moment-là que je remarquais que les deux jeunes femmes avaient disparues. Etrange, mais je ne m'en formalisais pas. Après tout, j'avais eu bien d'autres nouvelles plus surprenantes que celles-ci dans la journée !

Un Wazz au visage cramoisi, une Reira au teint pâle virant au vert, et une Mia aux joues rosées par le fou rire offraient un singulier spectacle à la paire d’yeux qu’on pouvait aisément remarquer dans un coin du mur. Les onyx liquides de la jeune fille pétillèrent un instant, tandis qu’elle maîtrisait son rire puis retrouvèrent leur habituelle couleur dorée, à la fois éclatante et calme. Décidément, les parents de Wazz étaient de la catégorie des fous à lier… Une vraie famille de dégantés… Peut-être que le dernier héritier avait échappé à ces gènes meurtrières… non ?
La jeune Kurokotori n’eut pas le loisir de s’attarder plus sur la question car deux jeunes filles entrèrent, menues et plutôt petites. Un instant – comme à son habitude – elle décrocha 30 secondes du monde qui l’entourait pour s’étrangler de jalousie « en privé ». Pourtant elle n’avait rien à leur envier, mais c’était devenu, comme dit précédemment, une habitude. Mais une fois les 30 secondes passées, ses yeux reprirent leurs pétillements et elle s’attarda plus à détailler les deux apparitions… Totalement semblables.
Si l’une d’elles portait une attache marron, et l’autre une orange, elles étaient identiques en tout point. La même taille, la même couleur d’yeux/cheveux, le même visage, la même voix – puisqu’elles parlaient – le même sourire, le même air totalement éberlué. C’était bien les mêmes. Le temps d’une seconde, Mia pensa à fuir, loin, très très très très loin de eux et elles, de cette maison cet asile, mais revint bien vite à la raison en se disant que ce n’était pas très correct envers Wazz et ses parents, et qu’elle allait devoir dominer ses envies de fuites immédiates.
La Miss avec broche orange avança vers le Juunin qui perdait – lentement mais sûrement – sa couleur tomate, et lui tendit une serviette, ce qui contribua grandement à intriguer la jeune fille.

« Monsieur, nous avons pris l’initiative de vous apporter une serviette chaude, comme à d’habitude. Prendrez-vous un bain ce soir ? »
« Mmmh… Oui, je ferais vite. », Lâcha Wazzdaka après une petite hésitation.

Oh ! Môsieur voulait un bain ! Tout s’expliquait ! Voilà donc l’utilité de la serviette ! Et Môsieur avait le culot d’abandonner comme ça ses invitées, dans l’univers hostile et inquiétant de l’asile psychiatrique de sa demeure ! Quelle honte !
Mais Mia, à vrai dire, n’en avait strictement rien à faire. C’était bien son genre à elle, d’abandonner ses invités à leur triste sort, alors que quelqu’un d’autre le fasse ne la dérangeait pas plus que ça. De plus, comme dans un asile on avait jamais le temps de s’ennuyer, Akiko, la mère de Wazz, descendait déjà les escaliers pour venir à la rencontre des quatre jeunes filles. Jetant un bref regard vers le coin de la salle, Mia vit que les yeux d’Akimitsu ne s’y trouvaient plus, alors qu’Akiko parlait (d’ailleurs, elle n’écoutait rien), et un « mon fils » pour le moins sonore ne tarda pas à se faire entendre, en provenance de l’endroit obscur où Wazz avait disparu.
Toutefois, la jeune Kurokotori n’eut pas exactement le loisir de s’attarder sur le sujet car les deux jumelles et Reira commençaient à partir sans elle.
Après un long dédale de couloirs semblant ne jamais finir, mais tous aussi beaux, luxueux et agréables les uns que les autres, les deux Juunins et les deux jumelles (nuance ^^) entrèrent dans une immense pièce – à peu près de la taille de la grande salle de bain des Kurokotori – au centre de laquelle trônait un lit et qui avait été meublée avec un goût sûr que Mia ne put s’empêcher d’admirer. Même le paravent était magnifique.
La jeune fille vit Reira se jeter littéralement sur le lit, alors que les deux autres leur adressaient quelques politesses.

« …ouleur de nos broches ! »
« Si vous avez le moindre problème appelez nous, nous serons dans la chambre voisine, la troisième porte à droite !... »
« En attendant Sire Wazzdaka, prenez vos aises. Il ne sera pas long. »
« À plus tard ! »

C’est cela, c’est cela…
Tout ce que Mia retint là-dedans, c’est qu’elles parvenaient à finir les phrases de l’autre, et que ça faisait froid dans le dos. Après, ce qu’elles avaient pu dire…
De toute manière, elles s’effacèrent, et la jeune fille se demanda si ce n’était pas pour laisser place, de façon très théâtrale aux cris provenant toujours de la salle obscure où avait disparu Wazz, mais que les gens appelaient plus communément salle de bain. Elle rit tout en remuant légèrement les lèvres, comme si elle se parlait à elle-même, avant que Wazz – enfin, une ombre – se glissa dans la chambre pour filer en vitesse derrière le paravent et finalement sortir de derrière le paravent avec les habits qu’on lui connaissait.

« Désolé, désolé… L’ambiance dans cette maison est assez… particulière. », Wazzdaka remarqua le teint particulier de Reira. « Reira ? Tu vas bien ?... Tu veux t’allonger un peu ? », il se tourna ensuite vers Mia« Veux-tu t’asseoir ? Boire quelque chose ? ».

« Non, merci, je préfère rester debout ! » répondit-elle du tac au tac, sans prendre garde à la réponse simultanée de Reira.

A vrai dire, elle ne s’était même pas rendu compte d’être restée debout. Tout s’était enchaîné un peu trop vite pour elle, depuis quelques heures, à peine. D’abord elle était rentrée dans Wazz, puis elle avait découvert que lui et Reira avait aussi une marque, alors qu’elle se pensait seule au monde depuis bien trop longtemps, était allée chez Wazz parce que le froid se faisait glacial, et se retrouvait avec eux dans la chambre du Juunin en moins de deux heures. Ce n’était pas le genre de choses qui arrivaient tous les jours, et encore moins le genre de chose aisé à encaisser pour un cerveau déjà un peu fatigué.
Néanmoins, Mia ne put retenir un sourire alors que son regard embrassait le tableau. Ce qu’elle fichait là ? Elle ne le savait pas elle-même. Ce qui lui était passé par la tête ? Pas plus. Ce qu’elle avait ressenti ? Un immense sentiment de joie, et de soulagement. Le sentiment, qu’enfin, elle n’était plus seule au monde. Elle n’était plus la seule à être différente.

Bien, je pense que nous devrions parler un peu plus sérieusement maintenant : arrêtez-moi si je me trompe, mais nous portons tous les trois une étrange marque et nous avons fait exactement le même rêve où nous nous sommes "rencontrés". Et s'il en a été le cas pour nous trois, je pense qu'il n'y a aucune raison pour que ce ne le soit pas pour toutes les autres personnes de notre rêve ! dit-elle d'une voix qui se faisait de plus en plus enthousiaste. Alors, on pourrait peut être se mettre à la recherche de ces *compte* 9 personnes restantes, vous n'êtes pas d'accord ?! Ce serait vraiment passionnant de tous se retrouver, non ?

Mia se tourna vivement vers elle. Pas que la question, la pensée, l’idée, l’ait surprise – elle y avait déjà pensé – mais que quelqu’un d’autre ait eu la même idée la surprenait. Reira avait l’air tout à fait sincère, d’ailleurs, la jeune fille n’en avait jamais douté. Son sourire s’agrandit.

« Je suis partante. Mais j’aimerai vous poser une question, à tout les deux, dit-elle en pesant ses mots. Ma marque représente vaguement un lapin. La tienne, Wazz, représente clairement un buffle. Vous pensez que toutes les marques sont des animaux ? »

Toutes les marques seraient des animaux ? Peut être bien, je n'y avais jamais réfléchi en fait... C'est vrai que le fait que nos trois marques représentent des animaux était assez étrange, presque autant que celui d'être 12 personnes différentes à avoir fait le même rêve. 12 personnes reliés par un rêve, portant chacun la marque d'un animal... Qu'est ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Pour l'instant, je ne pouvais avoir aucune certitude, juste faire des suppositions. Nous avions certainement ces marques dans un but très précis, mais lequel ? Et qui avait bien pût en décider ?

Remontant la tête, je vis que Wazz aussi était en pleine réflexion, il n'avait encore osé répondre à Mia lorsque son père entra dans la pièce. Tiens, il n'avait pas l'air comme tout à l'heure, son père. Je croyais même qu'il venait lui annoncer le décès d'un membre de sa famille ^^'... Mais non, Wazz était simplement appelé pour une mission de rang A. "Simplement". Il avait le droit de refuser, mais j'entendis rapidement qu'il ne le ferait pas. Il n'avait même pas hésité. Il se retourna alors vers nous et s'en alla dans une courbette.